Les Inrockuptibles

Les Destinées d’Asher de Matan Yair

Avec Asher Lax, Ami Smolartchi­k, Jacob Cohen (Isr., Pol., 2017, 1 h 33)

- Vincent Ostria

Fiction autobiogra­phique sur l’éducation, dont le principal protagonis­te joue son propre rôle avec fougue.

Sous le titre romanesque se cache un film assez simple et direct inspiré de la propre expérience du réalisateu­r, Matan Yair, ex-prof de lettres de lycée. Non seulement il a tourné le film dans la petite ville de Herzliya, proche de Tel-Aviv, où il a grandi et enseigné, sur les lieux mêmes où vivent et évoluent les personnage­s, mais le récit est totalement inspiré par l’acteur principal, Asher Lax. Celui-ci (re)joue donc son vrai rôle d’élève de lycée instable et irascible qui passe son bac, malmené par son père, qui tente de le dissuader de suivre des études afin de le remplacer dans son entreprise d’échafaudag­es. A priori, le paternel n’a pas tout à fait tort, mais le film cherche à dépasser les apparences et le déterminis­me en montrant que, contre toute attente, on peut prendre goût aux études grâce à un enseignant charismati­que.

Les Destinées d’Asher est une illustrati­on classique des vertus de la pédagogie, mais aussi du dépassemen­t de soi. Ça ne serait qu’une gentille leçon de sagesse si le film n’était pas transcendé par la présence explosive d’Asher Lax, qui semble être une sorte d’enfant attardé dans une enveloppe de brute virile. L’acteur est du bois dont on fait les acteurs entiers et/ou écorchés. Souhaitons-lui de continuer. Mais rien n’est sûr, car on le voit mal se plier à un rôle de compositio­n.

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