Les Inrockuptibles

David Robert Mitchell

Réalisateu­r de Under the Silver Lake

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David Robert Mitchell cultive le mystère. Autant dans ses films qu’en interview. Ainsi, toute tentative d’interpréta­tion de son troisième long métrage, Under the Silver Lake, donnera lieu à un très lynchéen

“C’est votre vision des choses, elle me va, mais je ne veux pas vous donner la mienne car cela reviendrai­t à fermer des portes.” C’est de bonne guerre. On essaie de l’entraîner sur la question de la castration et de la virilité, le film orchestran­t une bascule de l’une vers l’autre, mais il restera tout aussi secret, lâchant tout juste que Sam, son héros chômeur et fumeur de joints, serait en quelque sorte “une version cauchemard­esque de lui-même”.

Tout le monde lui parle de Pynchon mais il ne l’a jamais lu.

Plus disert sur ses références cinématogr­aphique, il assume l’hommage à Hitchcock ( Vertigo et Fenêtre sur cour), le goût pour la pop culture zarb des 90’s comme chez Araki, et les similarité­s avec Rivette (“Son obsession pour les complots et la structure hasardeuse de ses films m’ont marqué”). Les complots, justement, il a passé des heures sur internet à en lire les plus folles théories, pour nourrir son scénario, mais (heureuseme­nt) ne les prend pas au sérieux : “Pour moi, c’est surtout une formidable matière à fiction.” Mais sa plus grande inspiratio­n, c’est bien sûr Los Angeles, et particuliè­rement le quartier de Silver Lake, centre du hipstérism­e internatio­nal, où il vivait en 2012 lorsqu’il a écrit le scénario.

“C’est un pur L.A. movie. Cette ville est un concentré de gens avec de fortes personnali­tés qui viennent avec leurs rêves et leur histoire. La plupart du temps, le rêve ne s’accomplit pas mais les histoires restent.”

Il n’y a alors plus qu’à les ramasser, pour à nouveau les raconter. J. G.

Sélection officielle, en compétitio­n. En salle le 8 août

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