Les Inrockuptibles

Matt Dillon

Acteur dans The House That Jack Built de Lars von Trier

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La dernière fois que Matt Dillon est venu à Cannes, c’était en 2005, avec Factotum de Bent Hamer. Il y jouait, à la perfection, Bukowski, et déjà on disait que c’était un comeback en homme mature, sept ans après le succès de Mary à tout prix et la lose qui s’était ensuivie. Depuis, treize années ont passé, et on serait bien en mal de dire ce qu’il a fait – en réalité près d’un film par an, mais rien de très notable à part un joli rôle dans la série Wayward Pines. En le voyant dans The House That Jack Built, le nouveau Lars von Trier, hors compétitio­n, on se dit qu’il est dommage que : 1) il n’ait pas croisé la route de davantage de cinéastes capables de le regarder ; 2) il ne concoure pas au prix d’interpréta­tion. Serial-killer minimalist­e et goguenard, considéran­t le crime comme un art (entre performanc­e, sculpture et architectu­re), il traîne là sa carcasse dans de mornes décors du nord de l’Amérique – si ce n’est qu’ils se trouvent au Danemark et en Suède, le cinéaste de Copenhague ne prenant jamais l’avion. Ce dernier l’a choisi parce que, nous confie Dillon, “il aimait bien (sa) tête”. C’est une bonne raison en effet, et notre éternel Rusty James l’a encore très belle. Pour le diriger, loin des canons hollywoodi­ens, le réalisateu­r d’Europa (“le premier film que j’ai vu de lui”, dixit Dillon) ne lui a pas inventé de back story ni demandé de chercher un point d’empathie – “comment aurais-je pu de toute façon ?”. Il lui a simplement demandé d’être là, de faire. “Et pas de répétition avec Lars : il veut que tout se passe dans l’instant. Pour la scène avec Riley Keough, très éprouvante, je l’ai supplié d’en faire une, se remémore-t-il. Et vous savez ce qu’il m’a répondu ? OK, mais seulement après la première prise.” Sacré Lars. J. G. Sélection officielle, hors compétitio­n. Date de sortie inconnue

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