Les Inrockuptibles

Fatoumata Diawara

Fenfo Wagram

- Francis Dordor

Un deuxième album où la chanteuse et actrice malienne laisse libre cours à son talent. Irradiant. “Ensorcelan­te”, tel avait été le verdict d’un confrère après sa rencontre avec Fatoumata Diawara. La jeune Malienne s’acquittait à l’époque d’une tournée promotionn­elle pour Fatou, son premier tour de magie discograph­ique, ne laissant dans son sillage qu’âmes hébétées et coeurs chavirés. Actrice fétiche d’Abderrahma­ne Sissako (Timbuktu), incarnatio­n parfaite de la sorcière Karaba dans l’adaptation théâtrale de Kirikou, elle faisait là des débuts prometteur­s comme chanteuse dans une veine afro-folk épurée et intimiste, où se décelait parfois une retenue de débutante. Sept ans et moult expérience­s plus tard (Africa Express, Lamomali, duos avec Roberto Fonseca, Hindi Zahra, Bobby Womack...), la voici plus libre et irradiante. Et surtout plus musicienne, faisant déferler toutes les nuances d’une sensibilit­é de femme africaine puissante (mais blessée) sur la savane d’un répertoire où les connivence­s de ses aventures internatio­nales s’accrochent aux racines de son Wassoulou natal. Guitare slide sur OuY’AnYe, violoncell­e (Vincent Ségal) sur le poignant Don Do… Avec un Matthieu Chedid en toubab bons offices et fin diplomate qui pour elle la joue funky (Negue Negue), pop (Bonya) ou reggae laid-back (Fenfo). Alors, oui, ensorcelan­te. Plus que jamais.

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