Trois questions à… Cara St-Germain

L’ex-Dorcel Girl aujourd’hui youtubeuse accumule les vies mais n’en renie aucune. Comment s’est passé le tournage du clip de Vitrine de Vald en feat. avec Damso ?

Avec Anna Polina et Jessie Volt, on se touchait devant Damso. Forcément, ça l’amusait un peu. Chacun voit Vitrine comme il le veut, de manière misogyne ou féministe. Comme un tableau abstrait, tu le renverses dans le sens qui t’arrange. Le clip est artistique et l’art a tous les droits. Damso est un conteur d’histoires dont le flow pourrait te raconter l’Odyssée. Vald, lui, est spectateur de sa vie : quand sa voix retentit, tu as l’impression d’assister à la scène. Quels souvenirs gardes-tu de tes quatre années dans le X ?

Il y en a qui font de la téléréalité, moi mon buzz c’était le porno (elle sourit). J’étais camgirl et on m’a proposé de devenir Dorcel Girl. J’étais la star porno chic. Le X m’a montré à quel point l’humain peut être profondément bon ou con. Il met à nu la nature humaine. Correspondre à ce que la société attend de moi me fait chier. On nous dit : soit tu utilises ton cerveau, soit tu utilises ton corps. Or, le porno stimule les deux. Comment vis-tu le passage du porno à YouTube ?

J’ai arrêté le X en 2016 mais sans me cacher de mon passé. Que les gens arrêtent de penser que cela porte préjudice d’avoir bossé dans le X. Je ne suis pas une rescapée ! (elle rit) Sur YouTube, je reçois quelques “salope !” mais les actrices X ne sont pas les seules victimes de cet autel des sacrifices. Insulter une vidéaste beauté de 19 ans amuse les haters car c’est cruel. Moi, cette énergie négative ne me fait rien. Je ne me nourris que de ce qui me renforce. Propos recueillis par Clément Arbrun