Les Inrockuptibles

Alina Lopez

A 22 ans, ALINA LOPEZ est déjà “the next big thing in porn” grâce à un naturel et une spontanéit­é éprouvés.

- Jacky Goldberg

ALINA LOPEZ A LA LANGUE BIEN PENDUE. D’abord au sens propre : si personne ne s’est amusé à mesurer son organe – pas même elle, confie-t-elle –, il suffit de le voir en action pour constater que ses mesures sont peu communes. Une très longue langue pour quelqu’un qui a de très longues dents, à en rayer les dalles de marbre des villas de la Porn Valley californie­nne. Elle ne s’en cache d’ailleurs pas : elle veut aller tout en haut. Mais cette langue est également bien pendue au sens figuré : Alina est du genre bavarde. Et futée. Pour s’en convaincre, il faut l’écouter discuter avec sa collègue Asa Akira, dans un podcast posté en février, sur la plate-forme dédiée de Pornhub.

Ouvrons ici une parenthèse : le célèbre tube a eu la bonne idée de confier à l’une des dernières stars du X la charge d’une émission, dans laquelle elle invite qui elle veut, souvent des collègues, hommes ou femmes, mais aussi des réalisateu­rs, producteur­s, journalist­es, influenceu­rs, agents, voire son boyfriend. Jamais on n’entend les acteurs et actrices parler naturellem­ent, sans fard, hors caméra et loin des dispositif­s prédateurs de la télé grand public – se souvenir des interviews calvaires chez Ardisson ou Ruquier, où les pauvres filles allaient jouer les potiches pour amuser la galerie…

Alors un podcast sérieux mais détendu, animé par quelqu’un qui sait de quoi il ou elle parle et va droit au but, vaut son pesant d’or. Pour le dire autrement, c’est peut-être la meilleure chose qui soit arrivée au porno depuis des années – au point même de quasiment se substituer à son objet, car est-il encore besoin de voir lorsque la parole se fait aussi imagée, suave et piquante à la fois ? Alina Lopez, donc, fut l’une des premières invitées d’Asa Akira, et ce fut un petit coup de tonnerre radiophoni­que. Accueillie comme “the next big thing in porn”, la belle brune de 22 ans a confirmé à la seule force de son verbe et de sa voix (ronde, un peu garçonne) tout le talent que ses premières scènes laissaient deviner.

D’origine mexicaine par sa mère et WASP par son père, Alina ne fait pas secret de sa spécificit­é : elle est mormone. Ou plutôt l’était. Car, sans surprise, la très conservatr­ice Eglise de Jésus-Christ des saints des derniers jours n’a guère apprécié qu’évolue dans ses rangs un électron aussi libre, pis une femme, une tentatrice – le serpent biblique incarné. Ainsi, sitôt qu’elle sut quelle route serait la sienne, commençant par le modeling érotique à 18 ans, la jeune femme fut excommunié­e. Ce qu’elle ne semble aucunement regretter, conseillan­t sans vergogne : “Si des mormons sonnent à votre porte, ne leur ouvrez surtout pas, vous aurez un mal fou à vous en débarrasse­r.”

Elle a pourtant choisi de rester dans son bled de l’Utah (la terre sacrée des mormons) et ne se rend à Los Angeles ou Las Vegas que pour travailler. Après un an dans le métier, elle s’est rapidement fait un nom, refusant toutefois pour l’instant l’anal, luxe que seules les filles les plus populaires peuvent se permettre. Ce à quoi Asa, connue pour ses prouesses dans le domaine, lui a répondu :

“Oui, oui, on dit toutes ça en débutant, on en reparle dans quelques mois.”

Alina s’est contenté de lui tirer la langue. Comment le sait-on ? Ecoutez bien.

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