“A l’ammoniaque de PNL”

Danseur, chanteur, chorégraphe, il a marqué l’année par un sublime numéro de charme dans le spectacle Radio Vinci Park pensé avec Théo Mercier…

C’est important d’être sexy ?

Ce qui m’importe surtout, c’est de créer et connaître les lieux d’où le désir peut circuler et donner puissance et plaisir. L’injonction à être sexy étouffe et renforce les normes dominantes.

Une odeur érotique ?

Ce sont surtout le moment et la manière où elles apparaissent qui peuvent les rendre bouleversantes.

Un geste sexy ?

Un geste sexy qui s’affiche et se pense comme sexy ne séduira pas très

loin ! A l’inverse, une danse qui feint d’ignorer la potentialité sensuelle et sexuelle des corps qui l’incarnent me paraît suspecte.

Que t’évoquent les talons hauts que tu portes dans Radio Vinci Park ?

La fantasmagorie des talons hauts est bien connue et tous les fétiches associés circulent dans ces aiguilles acérées. J’aime surtout l’effet des chaussures : en rétrécissant la zone d’appui, le corps se fragilise, et doit donc compenser en se bandant pour ne pas se laisser immobiliser par la cambrure du pied. L’équilibre est plus précaire mais plus précieux. Les chevilles aussi peuvent devenir protagonistes, en ondulant hors de la contrainte de l’escarpin.

Trouves-tu la figure du motard excitante ?

Le plus intéressant, c’est ce qu’il aimante comme archétypes. Sa puissance – parfois sa lourdeur – et son impact dansent autour de son corps immobile. Mais lorsqu’on joue le spectacle, cette fantasmagorie disparaît pour moi. Je ne me concentre que sur la matière de sa présence, de son engin, de ses jantes, de son cuir et son cambouis. Quand il démarre, il n’est plus que bruit, odeur et chaleur…

Un morceau érotique ?

Il n’est de bonne musique qu’érotique ! Une polyphonie de Solage (XIVe siècle), un album de Jill Scott, ou A l’ammoniaque de PNL :-)