“J’aime l’idée d’un érotisme mutin”
Regard et voix de braise, elle a fait fondre coeurs et corps avec son premier album, Sainte-Victoire. Entre deux dates, elle nous parle de Titanic et de saxophone.
Ta scène de sexe préférée au cinéma ?
La première que j’ai vue. La scène de Titanic où tout est très suggéré. Je me souviens de la main qui se tord de plaisir sur la fenêtre embuée de la voiture. Dans un monde où la pornographie est aussi présente et banalisée, c’est cet érotisme suggéré qui devient le plus excitant.
Dans quelle mesure le désir t’inspire-t-il dans ton travail ?
Ce n’est pas tant le désir qui m’inspire que le corps. Mon premier album tourne beaucoup autour de mon rapport à mon corps, à ma féminité, à ma sensualité et donc, en un certain sens, à mon désir.
Ta relation au public est-elle basée sur la séduction ?
Forcément, même si on ne peut réduire ce rapport à ça. Quand j’ai ouvert pour Benjamin Biolay en guitare-voix au Zénith, j’avais conscience d’avoir exactement vingt minutes pour convaincre ces inconnus qu’il fallait qu’ils m’aiment et qu’il fallait que l’on se revoie. Pire qu’un speed dating !
As-tu une icône érotique ?
Pour moi, l’icône érotique absolue
serait Jane Fonda dans Barbarella. Fantasme rétrofuturiste absolument divin. J’adore la scène où elle est dans l’“orgasmotron”, machine destinée à lui donner un plaisir monstre...
L’érotisme exige-t-il du sérieux ?
J’aime l’idée d’un érotisme mutin, mais il faut être très proche et très complice de son partenaire pour espérer avoir ce type de rapports. Encore une fois, on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui !
Une fringue sexy ?
Le marcel blanc ! Autant chez la femme que chez l’homme.
Un morceau érotique ?
Let’s Spend the Night Together des Rolling Stones ou Orgasm Addict des Buzzcocks.
Un instrument érotique ?
Le saxophone, sans hésitation !
Le futur du sexe t’effraie-t-il ?
Pas du tout ! Beaucoup de choses m’effraient pourtant, la faim dans le monde, les coups de folie de Donald Trump… mais le sexe, lui, il ira bien !