Les Inrockuptibles

“J’adore le mot fuck”

L’excellente DJ hambourgeo­ise sortira son deuxième album, l’inquiétant et sensuel Qualm, le 24 août (Ninja Tune).

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Ton premier album s’appelait Discreet Desires, ça parlait de sexe ?

Oui, d’une certaine manière. J’avais pris ce selfie dans un miroir et je l’ai trouvé très sexy, presque érotique, mais, bizarremen­t, d’une façon aliénante… Je voulais faire une musique qui reflète ce sentiment, ce mélange de l’idée de sexe et de l’idée de mort. En France, vous dites bien “la petite mort” non ? Je m’en suis souvenue à ce moment-là : c’est une drôle d’expression, mais la mort et le sexe sont liés. La mort est ce qui te pousse à chercher l’amour, le sexe, à vivre !

Tu entretiens un rapport sensuel avec les vinyles ?

Oui, j’adore toucher le vinyle en club. Tout le truc du djing est très sexuel. Plein de corps se rassemblen­t, c’est très petit et tout le monde se touche, on sent le rythme de la musique… Peut-être que jouer des vinyles ajoute une couche de sensualité, parce que toi-même tu danses, tu virevoltes, tu attrapes l’objet, tu le mets sur la platine. Et puis, plein de gens viennent en club pour coucher avec quelqu’un, donc tout le truc est bourré d’énergie sexuelle !

Les clubs berlinois sont connus pour être très sexe d’ailleurs…

Tout à fait. Les gens courent partout à moitié nus et personne ne les regarde bizarremen­t. Il y a une liberté sexuelle incroyable. La musique est assez brutale dans ces endroits, ce qui accroît l’intensité de l’énergie et permet de t’exprimer.

Tu as déjà été choquée par quelque chose en matière de sexe ?

Je me souviens qu’ado une de mes amies avait un ordi, ce qui était assez rare à cette époque. On a maté du porno, des choses pas très jolies ! (rires). On s’exclamait “ooohhh, mate ce gros pénis !!!”, mais on a trouvé ça plus drôle que choquant (rires).

La première scène érotique que tu aies vue ?

Je ne saurais te donner le nom du film. C’est une scène dans laquelle une fille qui veut être danseuse passe une audition dans un strip-club. Une fille à l’école m’avait dit : “Tu dois absolument le voir, c’est troooop sexy”, donc on l’a regardé à plusieurs. Et il y a cette scène où de l’eau éclabousse le body de la fille pendant qu’elle danse. C’était un peu chiant, nous on voulait du vrai sexe ! Je devais avoir 8 ans.

Un sex-symbol ?

Probableme­nt Brad Pitt, je le trouvais si hooooot !

Un morceau ? Tout le Raw Power des Stooges.

Un mot du sexe préféré ? J’adore le mot “fuck”.

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