Les Inrockuptibles

Darkest Minds: Rébellion de Jennifer Yuh Nelson

- Alexandre Büyükodaba­s

Avec Amandla Stenberg, Harris Dickinson (E.-U., 1 h 44, 2018), en salle le 8 août Ce premier volet convenu d’une franchise pour adolescent­s peine à se démarquer de ses modèles. Dans un futur proche, la majorité des enfants de la planète ont été décimés par un mystérieux virus. Les survivants se retrouvent doués de pouvoirs surnaturel­s qui vont de la télékinési­e au contrôle des esprits, et dont la nature est trahie par la couleur de leurs pupilles. Adapté d’une série de romans et conçu comme la première pierre d’une éventuelle franchise, Darkest Minds s’empare de deux principes essentiels de la teen fantasy : le nivellemen­t attachant des enjeux intimes et épiques – embrasser l’être aimé est aussi intense qu’affronter une armée –, et la possibilit­é donnée à la jeunesse d’inventer une nouvelle forme de société contre le modèle vicié de leurs aînés. Hélas, la portée politique du récit ne s’étend pas au-delà de ses premières séquences carcérales, visions de camps pour mineurs qui résonnent de façon troublante avec les images d’enfants migrants en cage à la frontière américano-mexicaine. L’exploratio­n de la psyché adolescent­e tourmentée est quant à elle rendue fastidieus­e par une mise en scène sans inspiratio­n et une caractéris­ation trop sommaire des personnage­s, à des lieues d’un Stranger Things avec lequel le film partage les mêmes producteur­s. Reste l’énergie d’une jeunesse embrasée que les adultes tentent à tout prix de contraindr­e, et qui finira toujours par se rebeller.

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