Les Inrockuptibles

Lomepal et Katerine

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Dialogue freestyle entre le rappeur et le chanteur. Percutant

Figure à part du rap français, LOMEPAL publie Jeannine le 7 décembre. L’occasion de lancer la discussion avec KATERINE, qui assure un featuring sur Cinq doigts. Instagram, Opel Agila, Le Grand Bain, amitié et musique : tout y passe !

TEXTE Azzedine Fall et Pierre Siankowski PHOTO Felipe Barbosa pour Les Inrockupti­bles STYLISME Lucille Durez

Philippe Katerine — ( Regardant le téléphone de Lomepal) Ah, c’est donc ça les stories sur Instagram ?

Lomepal — Ouais, je viens de mettre ta tête sur ma story et, normalemen­t, les gens vont répondre. Tiens, regarde, ça vient de tomber : “Il est fou lui ! LOL”. Voilà ce que les gens pensent de toi ! “Mario et Luigi !” Ça, c’est parce qu’on est habillés en rouge et en vert aujourd’hui.

Votre première rencontre date de quelques mois. C’était à l’occasion de Planète Rap sur Skyrock et du freestyle où tu avais invité Philippe pour rapper avec Roméo Elvis et Alkpote.

Lomepal — J’écoute Katerine depuis longtemps. Quand j’étais petit, impossible de passer à côté de son morceau où il chante “J’adore regarder danser les gens”. Je trouvais ça cool mais je ne connaissai­s pas très bien. Plus tard, grâce à des amis, je me suis plus intéressé à lui. Notamment à son album Philippe Katerine et à des morceaux comme Parivélib’ ou Vieille chaîne.

Après, je l’ai surtout vu au cinéma. Dans La Tour 2 contrôle infernale par exemple…

Katerine — Je fais bien le méchant, hein ?

Lomepal — Super bien ! L’an dernier Philippe est allé jouer chez Jimmy Fallon et vous l’aviez suivi à New York pour un reportage des Inrocks. J’ai bien kiffé votre vidéo et je me suis dit qu’il fallait faire un truc avec lui. Avec mon manager, on cherchait des invités intéressan­ts pour mon Planète Rap. Je savais que Philippe était ouvert d’esprit et que ça le ferait marrer d’aller dans une émission de rap et dans un milieu qui peut être parfois sectaire. On l’a contacté et j’ai été surpris car il voyait qui j’étais et avait même l’habitude d’écouter mes morceaux, dans sa voiture, je crois.

Katerine — Dans mon Agila, effectivem­ent. Je roule en Opel. J’ai adoré l’exercice car à Planète Rap, il n’y a pas de filet. On ne fait pas de balances, par exemple. Quand tu vas chez France Inter, tu prends le temps de faire des réglages, tu fais même une pause pendant la répétition… Là, tu entres dans l’arène sans savoir ce qui va se passer. C’était un moment un peu hors du temps. Les gens boivent et fument au vu et au su de tout le monde car tout est filmé. Génial.

Lomepal — On s’est rencontrés quelques jours avant Planète Rap pour répéter. Je l’ai fait venir dans un petit studio un peu miteux. Je lui ai montré des exemples de freestyles et comment on pouvait s’organiser. On a écouté plein d’instrus et je lui ai mis celle de

So Fresh, So Clean d’OutKast. Il a vraiment kiffé et le lendemain il a écrit ce refrain qui défonce : “Je ne suis pas un héros/Je suis plus proche du zéro/Mais le zéro c’est beau/ Quand il y a plein de zéros”. Il n’a eu aucun problème pour rapper dans les temps. C’est un super musicien.

Katerine — J’ai acheté le premier album d’Antoine au centre commercial Parly 2. Je me suis tourné vers le disque sans rien connaître de la musique derrière l’image. L’audace de la pochette m’a séduit : la couleur rose que l’on retient, le make-up qui lui coule sur les joues.

Il y a un côté glamour et tragique à la fois. Dans le rap, certaines pochettes jouent trop sur la virilité. Ça peut devenir ennuyeux. Quand j’ai lancé l’album dans les enceintes de mon Agila, la voix m’a tout de suite parlé. Il chantait très bas, je me suis dit que c’était un latin. Je ne sais pas pourquoi je me suis accroché à l’image d’un crooner latino (rires). Je ne sais même pas si tu es latin d’ailleurs…

Lomepal — J’ai un nom de famille italien, mais ça vient de très loin, de mon arrière-grand-père. Je suis allé en Italie pour enregistre­r certaines parties de l’album mais ça n’a rien à voir avec les racines. On cherchait surtout une ville proche de Paris. Et on voulait bien manger sans être tenté de sortir. Rome, c’est vraiment pas mal pour ça.

Quand on écoute votre façon de chanter, on a l’impression que vous partagez cette capacité à varier assez facilement les ambiances, les genres et les tempos.

Lomepal — Un jour, un pote m’a dit une phrase assez banale mais finalement lourde de sens : on est toujours attiré par ce que l’on ne sait pas faire. Pour un artiste, je pense que c’est vital sinon tu t’enfermes vite et tu te lasses. Au bout d’un moment, j’avais tellement rappé que j’avais envie de tester des choses que je ne savais pas faire. Je préférais être nul en chant que ne faire que du rap.

La vraie prise de risque intervient sur le morceau intitulé Le Vrai Moi. Tu as hésité avant d’intégrer un titre aussi chanté sur l’album ?

Lomepal — Non, j’étais sûr de vouloir faire un piano-voix car j’avais trop kiffé faire des reprises acoustique­s de l’album précédent.

Katerine — J’ai adoré le morceau Trop beau. Pour moi, ce sera un classique. Je pense qu’il peut dépasser son intention première et traverser la culture populaire. Ça va être repris dans tous ces télécroche­ts. C’est une certitude. Je ne me trompe jamais, sauf quand je me trompe.

Antoine, tu es à l’aise avec cette idée d’être aspiré par la culture mainstream et un public parfois très jeune ?

Lomepal — J’ai toujours adoré les gens qui tentent de reprendre des morceaux, quel que soit le cadre. J’ai passé mon enfance à essayer de chanter les chansons des autres, sans jamais penser une seule seconde que je finirais par en faire un métier. Je chantais enfermé dans ma chambre, ça allait de La Petite Sirène d’Henri Salvador à des classiques des Beatles. Je devais avoir 11 ou 12 ans. Un âge magnifique où tu écoutes des musiques pour ce qu’elles te font ressentir plutôt que pour leurs codes. Quand des jeunes reprennent mes chansons, je trouve ça très touchant car je me revois là-dedans. Il y a parfois des covers très réussies.

“Katerine a écrit ce refrain qui défonce : ‘Je ne suis pas un héros/Je suis plus proche du zéro/Mais le zéro c’est beau/ Quand il y a plein de zéros’” LOMEPAL

Philippe, tu as enregistré tout un album sur ce principe…

Katerine — De reprises de Lomepal ? (rires) Non, j’ai fait une cinquantai­ne de reprises, oui. J’adore ça, j’en fais beaucoup.

Lomepal — Tu veux faire un album de reprises du mien ?

Katerine — De Julien ?

Lomepal — Non, “du mien” ! Pour la réédition (rires).

Katerine — Ah, je croyais que tu voulais me parler de Julien, le morceau de Damso. J’adore ce titre. La délicatess­e, la douceur. Son flow. Je trouve ça très fin, la manière dont il aborde le sujet le plus dur qui soit…(Julien est un morceau sur la pédophilie – ndlr) Et même si l’on reste en surface, en faisant abstractio­n du thème, je trouve que c’est une super mélodie.

Ça fait longtemps que tu tournes autour du rap. Tu t’y intéresses de plus en plus ?

Katerine — J’adore le rap. Je n’écoute pas que ça mais je m’y intéresse beaucoup. La frontière entre rap et chanson n’existe d’ailleurs plus vraiment dans certains cas.

Lomepal — Il y a aussi cette histoire de morceau que tu as envoyé à Rihanna.

Katerine — C’est vrai, j’ai composé un morceau pour Rihanna. Bon, je n’avais ni le mail ni l’adresse postale ! Mais c’est ce que j’écoute ! J’écoute aussi beaucoup de jazz, du classique… Mais je suis très imprégné de rap en ce moment. Ça doit faire quatre ou cinq ans. Les rappeurs racontent des choses que peu d’artistes osent aborder aujourd’hui. Reconnaîtr­e la réalité de l’homme, jusque dans ses pires travers, par exemple. Ils écrivent à coeur ouvert, avec du courage et de l’intime. Moi, ça me comble étant donné que je suis voyeur. Dans le même temps, certains chanteurs français ne montrent que leur côté le plus charitable. Et ça, c’est une vraie maladie.

Il y a un mot qui est devenu presque une matrice dans une certaine forme de rap français aujourd’hui, c’est “fragilité”. Philippe, tu te reconnais aussi dans cette idée qui consiste à se présenter comme un artiste fragile ?

Katerine — Complèteme­nt, et même minable ou pathétique parfois. On retrouve ça chez Orelsan aussi et ça me parle beaucoup. Il y a eu une évolution dans le rap et dans le regard que l’on porte sur lui, une page s’est tournée. Et il était temps.

Lomepal — Pour moi, Philippe est un précurseur là-dedans. Dans la pop culture des années 1980-90, les gens avaient peut-être besoin d’un idéal qui n’existait pas, de héros. Nous, ça nous a saoulés. Aujourd’hui, les jeunes aiment les êtres humains imparfaits mais qui brillent grâce à un talent ou un génie particulie­r. La nouvelle idole contempora­ine, c’est un Monsieur Tout-le-monde qui a une touche de génie et qui ne se prend pas trop au sérieux.

Pour le morceau Cinq doigts, sur lequel vous avez travaillé ensemble, il y a eu des moments de bordel ou plutôt du sérieux ?

Lomepal — C’est un morceau sur l’amitié. Au départ, je voulais que Philippe fasse un refrain très naïf genre : “les copains, c’est super.” Finalement, il a fait quelque chose de beaucoup plus fin. Toute sa famille était partie voir

la projection du film Le Grand Bain.

Il n’avait pas envie de le revoir et du coup, il a écrit le refrain que je lui demandais depuis des semaines. Le seul papier qu’il a trouvé était un dessin de sa nièce. Un truc très étrange en gros plan avec cinq doigts énormes. Ça lui a donné l’idée d’écrire “Le pouce, c’est toi/L’index, c’est toi/L’auriculair­e, c’est toi/L’annulaire, c’est toi/Et le majeur, c’est moi”. En clair, on a tous des vies différente­s, on ne vit pas la même chose, mais on est tous attachés à la même paume. Philippe est venu chanter le texte en studio, en le lisant sur le dessin. C’était un beau moment.

Katerine — Et puis je l’ai jeté après !

Antoine, peu de gens savent que le cinéma fait partie de tes premières passions. Quand on s’est appelés pour évoquer l’idée du shooting, tu as rapidement cité la scène de bouffe dans Calmos de Bertrand Blier.

Lomepal — Quand j’ai commencé le rap, j’étais le bon exemple du rappeur bête et méchant. Je voulais exprimer une culture rap, par le rap, pour les rappeurs. Un truc assez fermé. Je me suis rendu compte que cette attitude n’a que des points négatifs : c’est moins intéressan­t, tu vas moins loin, les gens t’oublient… C’est fade. J’étais dans l’ego trip et je disais que j’avais les meilleures rimes, les meilleurs placements. “Mon flow te découpe”… Aujourd’hui, j’essaie de tout montrer, d’exprimer des références personnell­es qui me parlent. Calmos, c’est un bon pote qui me l’a montré. Le but n’est pas de s’inventer une fausse culture pour citer des films intelligen­ts… D’ailleurs ce n’est pas vraiment un film intelligen­t (rires). C’est de la culture populaire et surtout un super film qui ne ressemble à aucun autre.

Philippe, j’imagine que cette question de rupture, ça te parle vraiment ?

Katerine — Oui, à un moment dans ma carrière j’ai été bloqué. Je ne sais plus trop à quand remonte la rupture, mais je pense que c’était à l’époque des Créatures, il y a une vingtaine d’années. En plus, Philippe Katerine n’est pas mon vrai nom, donc ça me permet d’y aller, de dire un peu ce que je veux. Pour le prochain album, toutes les chansons m’ont fait un bien fou. C’est égoïste peut-être, mais tellement libérateur à la fois.

Antoine, tu as même songé à reprendre ta carrière sous ton vrai nom, Antoine Valentinel­li...

Lomepal — Oui, j’ai eu un problème avec le jeu de mots Lomepal. Je n’aime plus les jeux de mots.

Katerine — Ah bon, y a un jeu de mots ? Lomepal — Oui Lomepal/l’homme pâle !

Katerine — Ah ouais, j’avais pas percuté (rires) !

“Les rappeurs racontent des choses que peu d’artistes osent aborder aujourd’hui. Reconnaîtr­e la réalité de l’homme, jusque dans ses pires travers, par exemple”

KATERINE

Lomepal — De toutes façons, si tu fais ça bien, tu peux toujours changer de nom. Le nom n’est que la surface. Je sais pas, peut-être que mon manager ne me laissera jamais faire (rires). Enfin, c’est moi qui décide, et je mets vachement le prénom Antoine en valeur...

Katerine — En tout cas, il y a déjà un chanteur qui s’appelle Antoine, et un autre qui s’appelle Antoine Antoine Antoine... Il reste Antoine Antoine ! Moi, je crois que je ne pourrais pas changer Katerine, c’est comme un sas, je n’ai pas envie de mêler ma famille à tout ça... En même temps, j’ai fait chanter mes parents... Tout ça est très ambigu, il y a beaucoup d’allers-retours... Ta vraie vie, c’est ton matériau, que tu écrases comme une purée ou que tu sublimes comme une étoile...

Antoine, sur ton nouvel album tu parles énormément de toi, presque plus même que sur le premier…

Lomepal — J’ai essayé de diversifie­r mes thèmes. Mais je préfère quelqu’un qui creuse un truc à fond. Je suis un grand fan de Julian Casablanca­s ; dans toutes ses chansons il évoque la dépression, la dureté des relations amoureuses. Il parle tout le temps de ça, mais avec une émotion et une sincérité différente­s. J’adore ça... Eminem dit dans un morceau qu’il raconte toujours la même chose mais différemen­t. C’est pour ça que je puise dans mon histoire. Pour moi, c’est mieux que d’essayer d’en inventer...

Pour revenir sur Julian Casablanca­s et les Strokes (Lomepal reprend souvent Last Night sur scène – ndlr), comment es-tu tombé dedans ? Pour le premier album tu devais avoir une dizaine d’années...

Lomepal — Oui, mais je les ai découverts avec leur troisième album, First Impression­s of Earth. D’ailleurs, je ne connaissai­s même pas le titre de l’album à l’époque puisque je télécharge­ais leurs chansons sur Kaaza ou Limewire ! Pour ma génération, les albums n’existaient pas. C’est le streaming qui a remis les albums au goût du jour. Du coup, je suis souvent sur les émotions que me procurent les chansons. Depuis, j’ai pu réécouter le premier album des Strokes dans son intégralit­é et c’est vrai que c’est une tuerie !

En vous voyant ensemble, on a le sentiment qu’il y a un truc qui semble aller au-delà de la musique, une vraie affection...

Katerine — On ne se connaît pas très bien, mais c’est vrai que quelque chose se passe, on va tout doucement vers le Pacs, hein Antoine ?

Lomepal — Moi j’ai une certaine fascinatio­n pour Philippe, et lui il voit peut-être en moi une certaine jeunesse, je ne sais pas... (rires)

Katerine — Ah, ah... Je trouve qu’Antoine ne parle pas comme les autres jeunes de son âge. En studio, je ne l’entends pas dire “c’est lourd” ou “c’est chanmé”...

Lomepal — Je le dis mais pas avec toi ! Katerine — Ah, c’est pour me ménager alors... Non, mais j’apprends plein de trucs à son contact. Il a faim, il commande un truc sur son portable, il veut se déplacer, il trouve un scoot pas loin de lui et une fois qu’il est arrivé il le pose comme ça dans la rue. C’est des trucs que moi je ne ferai probableme­nt jamais... J’aime bien rencontrer des gens qui font les choses différemen­t. C’est pour ça que j’avais bossé avec Sebastian sur un de mes précédents albums. Je viens d’un milieu rural et j’ai envie de voir autre chose, perdre mes repères. J’ai besoin de me sentir comme un touriste, un petit peu en danger, faut que ça soit l’aventure :

mais toujours avec une carte bleue et un téléphone, faut pas délirer non plus !

Lomepal — Moi aussi je m’ennuie très très vite. Quand j’étais petit et que ma mère faisait une fête, quand les gens partaient j’étais très très triste. J’ai un peu vécu à la campagne et c’était une période hyper dure pour moi.

Katerine — Oui, je vois souvent son genou qui frétille !

Antoine, on a le sentiment que tu es beaucoup dans le contrôle : de ta musique, de ton image...

Lomepal — C’est vrai que j’ai du mal à m’impliquer à moitié, je peux être un peu directif parfois, mais je fais le max pour essayer d’être gentil (rires).

Tu as vendu beaucoup de disques avec ton précédent album, le succès populaire te fait peur ? Tu pourrais, comme Philippe, affronter un succès de grande ampleur, comme c’est le cas pour lui avec Le Grand Bain ?

Lomepal — Je suis si égocentriq­ue que je veux plaire même à mes ennemis (rires).

Chez Ruquier, on t’a demandé si tu aimais “vraiment” Kusturica, comme si on déniait à un rappeur la possibilit­é de s’intéresser à autre chose qu’au rap...

Lomepal — Pour moi c’est compliqué, car je ne regarde pas la télé, je n’écoute pas la radio. Le seul truc que je lis, c’est la presse. Quand je vais à la télé, j’ai un peu l’impression de passer un examen, c’est toujours un peu bizarre...

Toi, Philippe, tu sembles de plus en plus à l’aise dans les médias.

Katerine — Je n’aime pas trop être en groupe. Mais j’essaie de m’y faire. Quand je suis avec vingt personnes à la cantine, j’ai un peu de mal mais je fais des efforts, et quand on arrive au café je commence à être pas mal. Et oui, pour moi, la télé ça reste une épreuve que je dois passer pour être intégré dans une société. Bien sûr, j’accepte d’appartenir à un groupe qui va être le mien pendant trois heures, c’est comme quand tu montes dans un wagon : un wagon où il y aurait Cohn-Bendit ou Zemmour... Alors là, tu laisses parler le naturel.

Lomepal — Philippe a raison, je crois que c’est le meilleur truc à faire...

Jeannine (Pineale Prod - Grand Musique Management), sortie le 7 décembre

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