Philippe Jaenada
La Serpe (Points), 648 p., 8,90 €.
L’écrivain se transforme en Columbo périgourdin et enquête avec humour et minutie sur les meurtres à la serpe du château d’Escoire. La nuit du 24 octobre 1941, le château d’Escoire dans le Périgord est le théâtre d’un triple meurtre terrifiant : le châtelain, sa soeur et la bonne y sont massacrés à la serpe. Seul survivant du carnage, Henri Girard, l’héritier qui dormait dans une aile éloignée
(et qui signera plus tard
Le Salaire de la peur sous le nom de Georges Arnaud). Il a une réputation épouvantable et, pour ne rien arranger, on constate que le château était fermé de l’intérieur pendant toute la nuit. C’est le coupable idéal. Mais au terme d’un procès rocambolesque, Henri est acquitté et le mystère de la tuerie demeure. Jusqu’à ce que Philippe Jaenada s’en mêle. L’écrivain bourru et délicieux, transformé en Columbo périgourdin, rouvre le dossier en amateur roublard. Résultat : un Cluedo littéraire fascinant, digne des meilleurs doc Netflix, récompensé du Femina 2017, et doublé d’une chronique lumineuse de la relation entre le père et son fils, longtemps souillée par les ragots, les jalousies et les accusations gratuites.