Idles
3 décembre, au Bataclan
“S’il vous plaît, soyez bienveillants les uns avec les autres !” A peine le concert a-t-il commencé que Joe Talbot, chanteur des Idles, s’adresse avec sa désarmante bonhomie à la foule. Pas pour les exhorter à se déchaîner et à pogoter toute la soirée, bien au contraire. Il les appelle plutôt au calme et à faire attention à ne blesser personne car il sait que le millier de personnes en ébullition dans la fosse du Bataclan depuis la première note de Colossus, intro bicéphale du show comme de leur second album, s’apprête à bondir les uns contre les autres dans un pogo dantesque. Le titre du dernier disque du groupe de Bristol, Joy as an Act of Resistance, signifie littéralement en VF “la joie comme acte de résistance”. Un beau résumé de la soirée réservée par les cinq Anglais à leur public parisien – composé tout de même d’un grand nombre de Britanniques. Pendant et entre les chansons, Talbot s’en prend au Brexit, aux conservateurs, à l’état pitoyable des services publics outre-Manche. Il n’oublie pas non plus la petite attaque contre le président Macron. Mais le concert, à l’image des deux albums du groupe, n’a rien du meeting sentencieux ou démago. C’est une fête totale où l’on évacue son litron de sueur et beugle sa joie d’être là. Parce qu’avant d’être des gens vénères, Idles ce sont surtout cinq types touchants.