Les Inrockuptibles

Night Beats

Myth of a Man Heavenly Recordings

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Danny Lee Backwell signe un recueil d’histoires sensibles aux accents blues. Un album qui joue des contrastes entre paroles noires sur des airs éclatants.

NOUVELLE PAGE DANS LE CAHIER MUSICAL ET PERSONNEL DU TEXAN Danny Lee Backwell, Myth of a Man ajoute une note épurée à l’histoire déjà passionnan­te de Night Beats. Pour ce quatrième album studio du groupe, fondé en 2009, le Texan a posé ses guitares et son Stetson à Nashville, Tennessee, avec Dan Auerbach, des Black Keys, en producteur, et une poignée de musiciens de terrain. “L’album a été conçu de façon collaborat­ive, avec les gens présents dans la pièce. Toutes les idées ont été développée­s sur place, mais beaucoup sont nées avant mon voyage à Nashville. C’est un endroit très spécial, et j’ai été amené à travailler avec de véritables légendes, des musiciens qui ont officié avec Aretha Franklin ou Elvis.”

Habitué du son rhythm’n’blues frotté à l’acide et des sons psyché de la West Coast façon sixties, Danny Lee Blackwell semble avoir ralenti la cadence depuis son dernier album Who Sold My Generation, pour se rapprocher des racines et laisser fleurir les histoires dans un recueil aux coutures apparentes. “C’est simplement un nouveau chapitre de mon livre. Ce n’était pas conscient, c’est venu naturellem­ent, expliquet-il. Ça aurait sûrement pris une autre tournure ailleurs, je ne crois pas qu’il faille suivre une formule, les règles sont faites pour être brisées.”

La voix elle-même se débarrasse des effets pour s’assumer toute nue et oser le “je”. L’artiste se défend pourtant de toute tentative de mise en avant. “Je n’ai pas plus confiance en moi qu’avant, voire même moins. C’est juste comme ça que j’avais envie que ça sonne, il se pourrait bien que ça change.” L’album joue avec le contraste entre paroles plutôt noires et airs éclatants. “J’ai toujours aimé juxtaposer ombre et lumière. Parmi mes chansons préférées, certaines ont cette apparence de chaleur et de sensibilit­é, tout en révélant un contenu sombre et étrange. C’est un choix personnel.”

Noyau central autour duquel gravitent les musiciens au fil des albums, Danny Lee Blackwell a imaginé très tôt ce groupe concept. “Après avoir joué dans plusieurs groupes, j’ai formé Night Beats qui a pris différente­s incarnatio­ns. Dans la vie, les gens vont et viennent. C’est encore plus vrai quand on crée du son depuis dix ans et qu’on veut nourrir la flamme. Ainsi va ma vie, et c’est autour de ça que je me vois changer et évoluer.” Amandine Jean

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Concerts Le 14 février à Paris, (Petit Bain), le 17 à Bruxelles (l’Ancienne Belgique)

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