Bacchantes
Céline Minard Rivages, 112 p., 13,50 €
Après le western ou la science-fiction, l’auteure du Grand Jeu se mesure au braquage. On reste sur sa faim. On commence à connaître la méthode Céline Minard. Un projet proprement ficelé auquel l’auteure s’attelle selon un programme préétabli. Mais un pitch bien pensé ne fait pas forcément un bon roman. Après un livre de science-fiction ( Le Dernier Monde), un western ( Faillir être flingué), un récit montagnard et survivaliste
( Le Grand Jeu), voici un court texte dont l’argumentaire peut paraître accrocheur. A Hong Kong, un banquier d’un nouveau genre a transformé d’anciens bunkers en caves à vin ultra sécurisées.
Il y entrepose des bouteilles de prix (délirants) achetées par des milliardaires du monde entier. Mais un groupe de trois malfaitrices a réussi à entrer et menace de tout faire sauter. La police, sur les nerfs, tente de négocier. A partir de là, Minard aurait pu écrire un bon livre, et on se met à rêver d’un pastiche plein d’humour qui accumulerait clins d’oeil et références cocasses, ou d’un texte haletant qui renouvellerait avec talent la littérature de genre, ou encore d’un roman politique et féministe qui proposerait une critique intelligente du capitalisme mondialisé. Foin de tout cela. Le résultat est a minima, un court texte qui n’a pas grand sens, une addition de scènes déconnectées et absurdes, un exercice mené tant bien que mal jusqu’à son terme, un livre qu’on referme et qu’on oublie.