Les Inrockuptibles

Two Door Cinema Club

False Alarm

- Sophie Rosemont

Prolifica/PIAS

Les Irlandais peinent à se renouveler avec une pop trop produite qui, en cherchant trop à plaire, oublie sa singularit­é.

False Alarm… ou false comeback ? Dieu sait que l’on trouve sympathiqu­e le trio irlandais déniché par Kitsuné il y a dix ans. Mais si, en 2010, son album Tourist History nous faisait danser comme jamais, les suivants ( Beacon et Gameshow) n’avaient pas révélé d’autres tubes aussi forts qu’un Do You Want It All?. Rien de neuf ni de très accrocheur dans ce que proposent aujourd’hui Alex Trimble, Kevin Baird et Sam Halliday, qui, après des querelles intestines et autres addictions, ont retrouvé le droit chemin de l’amitié. Supertramp, Chic, Talking Heads, Depeche Mode, Kraftwerk : la diversité de leurs (bonnes) influences se noie sous le vernis de la production de leur réalisateu­r attitré Jacknife Lee (U2, Snow Patrol, The Killers, etc.) qui aurait sans doute gagné à être plus rugueuse et moins dévouée à satisfaire les foules. En revanche, lorsque Two Door Cinema Club sort des sentiers (re)battus, comme sur la drôle de ballade Break ou sur le Nice to See You aux airs bowiesques seventies, enregistré avec le groupe zimbabwéen Mokoomba, on tend davantage l’oreille pour se laisser séduire. Dans un climat préapocaly­ptique, Two Door Cinema Club persiste dans sa veine pop synthétiqu­e imprégnée de conscience écolo-sociale (Satellite). Hélas, ce n’est pas suffisant pour faire un grand album.

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