Lune de miel

d’Elise Otzenberger

Avec Judith Chemla, Arthur Igual, André Wilms (Fr., 2018, 1 h 28)

Des jeunes mariés d’origine juive partent sur les traces de leurs ancêtres en Pologne. Une comédie hybride qui n’échappe pas toujours à la caricature.

Anna (Judith Chemla, très drôle) et Adam (Arthur Igual, bon clown blanc) s’aiment. Ils vivent à Paris avec leur bébé, Simon. Ils sont tous les deux d’origine juive polonaise. Ils n’ont pas été élevés dans la religion, mais Anna a des lubies soudaines (elle a fait circoncire Simon par un rabbin plutôt qu’à l’hôpital et décide tout à coup qu’il ne faut plus manger de porc). Le jour où Adam est invité à la célébration du 75e anniversaire de la destruction de la communauté juive du village de son grand-père, Anna, folle de joie à l’idée de connaître le pays de sa grand-mère défunte qui n’en parlait jamais, décide qu’ils doivent absolument s’y rendre, confiant Simon à ses parents (les délicieux Brigitte Rouän et André Wilms). Adam, lui, y voit l’occasion de passer un peu de temps seuls (la fameuse “lune de miel”). En Pologne, ils découvrent peu à peu un pays où l’antisémitisme n’a pas vraiment disparu.

Lune de miel est un film assez étrange, mélange de voyage de retour émouvant et amer vers le passé et de franche comédie. La caricature de la famille ashkénaze n’est pas toujours légère, mais elle est assez hilarante (les névroses d’Anna y participent beaucoup). Dommage qu’Otzenberger force un peu trop le trait et introduise dans le récit, à coups de maillet, des personnages dérangeants – notamment celui de la “goy” idiote jouée par Isabelle Candelier.