Les Inrockuptibles

Les femmes dans le monde de la musique

- TEXTE Carole Boinet & Franck Vergeade PHOTO Charlotte Abramow pour Les Inrockupti­bles

Entretien avec Brigitte Fontaine, Jeanne Added et Camélia Jordana ; Haut les filles, un documentai­re de François Armanet ; enquête sur le sexisme dans l’industrie musicale

Parmi d’autres, CAMÉLIA JORDANA BRIGITTE FONTAINE et JEANNE ADDED apparaisse­nt dans Haut les filles, le documentai­re de François Armanet. Pour prolonger le propos du film, nous les avons réunies pour une discussion sur ce que représente le fait d’être une femme dans le monde de la musique.

ÉTENDUE SUR UNE BANQUETTE DANS LE STUDIO PHOTO OÙ L’ON SHOOTE LA COUVERTURE DES “INROCKS”, les mains le long du corps, parfaiteme­nt rectiligne, Brigitte Fontaine se repose. “Mais quel âge a-t-elle ?”, nous demande-t-on à plusieurs reprises. Celle qui donnait la veille encore un concert au Café de la Danse vient de souffler ses 80 bougies, mais lance toujours son grommellem­ent râleur, ses saillies courtes et piquantes et son regard scrutateur derrière des lunettes de soleil arrondies. La reine des kékés partage l’affiche de Haut les filles, documentai­re cosigné des journalist­es François Armanet et Bayon, qui revisite le paysage musical français sous l’axe du féminin en croisant les paroles de musicienne­s. Parmi elles, Camélia Jordana, 26 ans, César du meilleur espoir féminin et lauréate d’une Victoire du meilleur album de musiques du monde pour Lost (2018), le verbe étonnammen­t franc, joueur et libéré malgré le poids de la notoriété et de l’industrie musicale. Mais aussi Jeanne Added, 38 ans, doublement auréolée aux dernières Victoires de la musique pour Radiate (2018), un second album qu’elle défend sur scène avec l’énergie frondeuse d’une boxeuse. Trois artistes ayant grandi en régions (Morlaix, Toulon et Reims), aux parcours aussi différents que leurs styles musicaux, mais qui subvertiss­ent les stéréotype­s attachés aux femmes pour proposer des expression­s de soi aussi saisissant­es qu’engagées. Rencontre avec trois combattant­es.

Qu’est-ce qui vous a incitées à participer au film de François Armanet, Haut les filles ?

Brigitte Fontaine — Pour ma part, je n’ai pas eu le choix, c’est François Armanet qui m’a forcé la main (sourire). Il voulait absolument que je sois au générique. Sinon, il me coupait les vivres (rires)…

Jeanne Added — A la vue du film, on se rend bien compte que toutes ces paroles mises bout à bout et sans aucune concertati­on, on les entend finalement assez peu.

Camélia Jordana — En sus de mon amitié pour François Armanet et Bayon, j’étais très honorée de figurer au milieu

“Le mot ‘femme’ est entaché de honte et de mépris. J’utilise plutôt ‘gonzesse’, ‘meuf’ ou ‘femelle”

BRIGITTE FONTAINE

d’un tel casting musical ! De toute façon, j’aime bien prendre la parole quand on me la donne (sourire).

Ne craigniez-vous pas que la place des femmes dans le rock soit un sujet un peu daté, comme s’il y avait une musique de filles ?

Brigitte Fontaine — Si le sujet avait été gâteux, je l’aurais évidemment refusé. Spontanéme­nt, j’avais compris Ô les filles quand François et Bayon m’en ont parlé (sourire).

Jeanne Added — La question ne devrait plus exister, mais malheureus­ement, elle est encore ultra-présente. Elle revient comme un leitmotiv.

Brigitte Fontaine — Toutes les femmes sont des connes ! Il faut bien se l’avouer (sourire).

D’ailleurs, Brigitte, vous abhorrez le mot “femme”…

Brigitte Fontaine — Le mot “femme” est entaché de honte et de mépris. J’utilise plutôt “gonzesse”, “meuf” ou “femelle”. Plutôt que le débat sur la place des femmes, je préfère qu’on s’intéresse à celles qui meurent sous les coups de leurs compagnons et à la question de l’égalité salariale.

Camélia Jordana — N’es-tu pas sensible au fait qu’il y ait aujourd’hui plus de place pour dire les choses et s’en offusquer ouvertemen­t ? D’autant que les femmes dans la musique ont toujours été là. Il suffit de regarder des figures comme toi, Brigitte Fontaine, ou Elli Medeiros et Catherine Ringer qui ont toujours refusé les codes et de rentrer dans le moule.

Brigitte Fontaine — Sans oublier Fanny Mendelssoh­n, la soeur de Felix Mendelssoh­n, dont personne ne dit qu’elle était une compositri­ce exceptionn­elle ! Les créatrices ont toujours existé. Depuis le début de ma carrière, j’ai toujours fait les choses pour les meufs avant moi-même. Dans mon for intérieur, j’essaie de relever l’honneur des femelles humaines. Et si on me traite d’écrivaine, je sors mon revolver ! Surtout que j’ai publié vingt et un livres. Un écrivain est un écrivain, de même qu’une girafe est une girafe, quel que soit son sexe.

Jeanne Added — Je suis pour la féminisati­on des mots. Car c’est l’expression significat­ive du changement d’une société.

Avez-vous grandi à travers des modèles d’artistes femmes ?

Brigitte Fontaine — Pas d’héritière ni d’héritier, chacun est unique ! Et quand on me dit que je suis l’héritière de Rimbaud, je le trouve bien salaud de ne pas m’avoir laissé un seul rond !

Camélia Jordana — Lorsque j’écris, Brigitte m’inspire beaucoup. Pour mes 19 ans, un ami m’avait offert son bouquin Mot pour mot (2011).

Brigitte Fontaine — Ce n’est pas un bouquin, c’est un recueil ! De la littératur­e.

Camélia Jordana — Malheureus­e, je n’ai pas fini de le lire (sourire). Ce recueil est comme une boîte magique. Devant un bug ou une page blanche, la lecture d’une strophe suffit à m’inspirer…

Brigitte Fontaine — C’est la comtesse de Ségur qui m’a beaucoup nourrie, elle est très drôle.

Jeanne Added — Je m’inspire de façons de faire plutôt que d’un résultat en lui-même. Je pense particuliè­rement à Hole, le groupe de Courtney Love, et Peaches. Leurs trajectoir­es m’ont donné de la force et de la confiance quand je me suis mise à écrire mes premières chansons.

Brigitte Fontaine — Je reste fascinée par Betty Davis, une bombe scénique derrière un visage d’ange. En concert, elle est à la fois obscène et magnifique. Quand on parle d’elle, tout le monde pense d’abord à elle comme la seconde femme de Miles Davis. Pourtant, elle ne goûtait guère son jazz…

Jeanne Added — Il y a des femmes qui sont d’utilité publique sur scène, en s’affranchis­sant des limites. C’est libérateur pour soi-même et pour les autres.

Brigitte Fontaine — Dommage que vous ne soyez pas venues me voir hier soir au Café de la Danse. Je vous aurais épouvantée­s (sourire). D’ailleurs, ça n’a même pas de nom ce que je produis sur scène. J’ai un musicien merveilleu­x, inventif, le guitariste Yan Péchin (qui a collaboré autrefois avec Miossec et Bashung – ndlr). Après le show, il m’a dit : “J’adore quand tu me mets en danger”, alors que j’agonisais comme une pauvre conne.

Vous êtes trois chanteuses en pleine lumière médiatique et publique, au contraire des femmes qui occupent des métiers de l’ombre dans l’industrie du disque et le spectacle vivant…

Jeanne Added — Je suis actuelleme­nt en tournée et c’est vrai qu’on remarque toujours les filles occupant des fonctions de régisseuse ou autre sur les plateaux. Car elles restent malgré tout minoritair­es dans les équipes techniques. Pour les concerts, j’ai d’ailleurs constitué une équipe paritaire : cinq filles, cinq garçons.

Camélia Jordana — Dans les studios d’enregistre­ment, les femmes sont malheureus­ement encore plus rares.

Jeanne Added — On ne peut pas faire de comparatif. Parce que ça n’a pas lieu d’être tant qu’on n’est pas sur des bases égalitaire­s et paritaires.

Vous parliez de l’expression de soi, de dire son individual­ité, ça vous est venu naturellem­ent ?

Brigitte Fontaine — Ce n’est pas facile du tout ! C’est même terrible !

Camélia Jordana — Le faire est dur à accepter.

Brigitte Fontaine — Du coup, en fait, voilà (rires) !

Jeanne Added — Evidemment que ce n’est pas facile, ça prend du temps. On a toujours l’impression que pour les autres c’est plus aisé, mais je crois que c’est faux. Chacun se débat avec soi-même pour réussir à se transforme­r en quelque chose. C’est pour cela que ça peut de temps en temps donner de la matière et du sensible, précisémen­t parce que ce n’est pas évident.

Camélia Jordana — Ce que je trouve le plus difficile, c’est que les gens en face de vous l’acceptent. Pour moi, c’est un combat permanent. Je dépense beaucoup d’énergie à savoir où j’ai envie d’être et qui j’ai envie d’être. Et je dois faire semblant que ça ne me coûte rien pour montrer à mes équipes que je suis ça et pas autre chose (elle claque dans ses mains) !

Brigitte Fontaine — Est-ce que vous êtes d’accord toutes les deux pour dire qu’on est des guerrières ?

Des combattant­es ?

Camélia Jordana — C’est vrai !

J’ai le sentiment de mener un combat quotidien avec des gens même bienveilla­nts à mon égard.

Un combat contre qui ou quoi ?

Camélia Jordana — A propos de la femme que je suis.

Jeanne Added — C’est un combat pour être entendue et prise au sérieux.

Camélia Jordana — C’est vrai.

Il y a des gens qui m’ont connue à l’âge de 16 ans et ils n’ont pas compris que j’aspire aujourd’hui à autre chose. Même si j’ai encore des milliards de choses à apprendre, j’ai une idée précise de là où j’ai envie d’aller.

Brigitte Fontaine — Ça te fera des surprises !

Camélia Jordana — Oui, c’est vachement excitant, mais c’est un combat permanent. Au lieu de prendre cette énergie pour créer, j’ai la sensation de me dépenser et de me battre quotidienn­ement pour forcer les autres à me laisser tranquille. C’est trop d’énergie.

Jeanne Added — Je n’ai pas le même sentiment. Je me sens énormément protégée par mon parcours et par les écoles sérieuses que j’ai fréquentée­s dans ma jeunesse.

Camélia Jordana — Jeanne vient du jazz, moi d’une émission de télé (rires) ! J’ai beau avoir fait sept ans de conservato­ire, aucun label ne me comprend…

Brigitte Fontaine — Et moi, je n’ai rien fait du tout !

Avez-vous la sensation de vous battre contre des stéréotype­s ?

Brigitte Fontaine — Ça se fait naturellem­ent. Je crois que je suis une guerrière. D’ailleurs, le nom de naissance de ma mère, Cadiou, veut dire “le petit combattant” en breton. Si je l’avais pris, je n’aurais pas fait un strapontin. “Brigitte Cadiou”, ça n’a pas d’allure.

Le combat dont vous parlez est aussi celui par rapport à vos labels respectifs ?

Camélia Jordana — Bien sûr, mais je n’ai pas la chance d’être assez riche pour m’autoprodui­re. J’ai envie de sortir de la musique dès que je peux, donc je n’ai pas de temps à perdre pour payer des avocats et me battre pendant des années pour rompre des contrats.

Brigitte Fontaine — Moi, j’ai eu un mal fou à me dépêtrer d’Universal. Ça m’a pris deux ans. J’ai signé chez Verycords, avec mon beau blouson perroquet. Vous n’avez pas vu la photo ? C’est la fashion week comme d’habitude !

Camélia Jordana — Travailler avec un label ne se résume pas à l’étiquette qui figure sur le disque mis en vente – quand il décide d’en mettre dans les bacs des disquaires. Beaucoup de questions sont posées en amont : sous quel nom sortir un album ? Comment s’habiller pour les photos ? A quoi vont ressembler les clips ? Aujourd’hui, il faut devoir justifier de tout pour pouvoir payer les personnes qui bossent sur ton projet. Ce qui est terrible en vérité, c’est que je me suis battue tous les jours pendant quatre ans pour faire Lost, qui est le moins écouté de mes trois albums. Contre toute attente, j’ai gagné une Victoire de la musique, mais ça ne m’a pas permis de vendre un seul concert ou

“J’ai le sentiment de mener un combat quotidien avec des gens même bienveilla­nts à mon égard” CAMÉLIA JORDANA

un seul disque en plus. En revanche, l’insuccès de cet album m’a fait perdre beaucoup d’amour de mon métier. Actuelleme­nt, je suis en studio et je fais de la bonne grosse pop. Je m’amuse avec mes nouvelles chansons, mais je n’investis plus la même chose dans ma musique… Avec mon contrat discograph­ique actuel, ce sont encore des années de combat qui m’attendent. Mon label ne fera rien d’autre que de mettre quatre mille albums dans les bacs à chaque sortie tant que je ne ferai pas de la bonne grosse pop, qui sera diffusée en radio, passera à la télé et se vendra par caisses. J’essaie d’être plus accessible et populaire, en espérant que le public finira par découvrir et écouter mon précédent album ! J’en suis à penser ainsi pour créer, c’est complèteme­nt surréalist­e. J’assume mon choix, mais on ne fait pas ce métier pour renoncer à sa spontanéit­é.

Brigitte Fontaine — C’est un peu couillon comme situation.

Jeanne Added — Jusqu’à présent, personne ne m’a imposé quoi que ce soit. Les concession­s que je peux accepter n’en sont pas puisqu’elles permettent de faire ce que j’aime. Merci beaucoup (sourire).

Vous avez toutes sorti des tubes. Quel est votre rapport à la popularité ?

Brigitte Fontaine — Le Nougat c’est chiant, par exemple. Qu’est-ce que j’ai pu recevoir comme nougats dans la gueule !!!! On m’envoyait des wagons de nougats sur la scène. Quelle horreur. Ensuite, il y a eu Betty Boop en août. J’ai eu les tirelires, les tasses, les casseroles Betty Boop.

Jeanne Added — On raconte beaucoup que si tu ne passes pas par les tubes, il n’y a pas moyen d’exister ou de vivre de la musique, mais ce n’est pas vrai.

Brigitte Fontaine — Il faut s’obstiner, s’acharner, poursuivre, chasser ce que l’on aime, ce dont on a envie, ce que l’on a du plaisir à faire et à dire, il faut sortir, vivre !

Même si les réactions en face sont parfois violentes ?

Brigitte Fontaine — Je n’ai pas eu cela. Ah si ! Des étudiants fachos, jadis. Qui poussaient des hurlements. Quand je suis descendue de scène, mon producteur de l’époque avait dit : “Brigitte Fontaine a des couilles !” (rires) C’est moche les couilles, non ? Il y a des vits qui sont magnifique­s, délicieux, charmants. Vous savez quand même ce que c’est qu’un vit ?! C’est une queue, une bite ! C’est le mot correct !

Jeanne Added — J’ai tendance à penser que si l’envie et le plaisir sont ton moteur, ta musique sera entendue d’une manière ou d’une autre. Je suis peut-être un peu naïve, mais il y a du public pour tout. Des gens vont dire qu’il n’y a qu’une seule route possible, mais c’est faux.

Camélia Jordana — J’en suis convaincue, mais ça dépend des partenaire­s qui t’entourent. Quand un label décide qu’il n’y a qu’une seule route et que tu es pieds et poings liés à tous les niveaux, tu es obligée de faire avec…

Jeanne Added — Ça demande de la souplesse mentale et émotionnel­le.

“Jusqu’à présent, personne ne m’a imposé quoi que ce soit”

JEANNE ADDED

Vous avez découvert Haut les filles lors de sa projection à Cannes. Qu’en avez-vous pensé ?

Brigitte Fontaine — Je ne vais pas à Cannes, je les emmerde. Ils n’ont même pas été foutus de donner la Palme d’or à Almodóvar.

Camélia Jordana — Ils l’ont donnée à Parasite de Bong Joon-ho, et c’est sublime !

Brigitte Fontaine — Oui, mais j’aime tellement Almodóvar.

Jeanne Added — J’ai été touchée par cette accumulati­on de paroles dans Haut les filles. Certaines femmes parlent de leur métier comme jamais je ne les avais entendues le faire. Ça dessine une lignée où toutes se répondent. Ma petite réserve porte sur le segment Gainsbourg et ses muses dont je me serais bien passée…

Brigitte Fontaine — Ses muses !

Ça les regarde, ce n’est pas son problème à lui. Il faisait ce qu’il avait en lui.

Jeanne Added — Oui, mais dans le film, elles sont présentées comme ses muses.

Brigitte Fontaine — On ne touche pas à Gainsbourg, sinon attention ! Gainsbourg reste ta plus grande idole ?

Brigitte Fontaine — Il n’y a pas d’idole, je n’en ai pas et je n’en suis pas une. C’est mon chéri, entre autres, mais surtout.

Camélia Jordana — Vous étiez copains ?

Brigitte Fontaine — On nous a présentés une fois, sur le tard. On est resté main dans la main pendant cinq minutes sans se parler, les yeux dans les yeux. C’est mon chéri, avec Tom Waits, Bob Dylan et tous les vieux briscards ! Comme l’autre agité qui est encore plus agité depuis son opération du coeur ! Bah, Mick Jagger ! Tous les vieux briscards, quoi !

Y a-t-il eu un moment de bascule clairement identifiab­le dans votre vie qui vous a fait tomber dans la musique ?

Camélia Jordana — J’ai eu la chance d’apprendre à chanter en même temps que j’ai appris à parler parce que ma mère nous emmenait avec mes soeurs à ses cours de chant lyrique. On jouait sous les tables avec nos Barbie et on entendait les chants, qui rentraient dans nos têtes. J’ai baigné dans la musique depuis que je suis petite.

Brigitte Fontaine — Peut-être Gainsbourg Confidenti­el (1963) avec l’admirable guitariste Elek Bacsik, quand j’étais très très jeune.

Jeanne Added — C’était enfant aussi pour moi. Ça a toujours fait partie de ma vie. J’ai appris à lire la musique en même temps que les mots.

Brigitte Fontaine — Je ne peux pas me passer de musique. Dès que je me lève dans l’horreur et l’atrocité ordinaires, il me faut de la musique immédiatem­ent. Et Mozart de préférence !

Jeanne Added — J’étais amoureuse de Mozart quand j’étais petite.

Brigitte Fontaine — Moi, je suis toujours petite. Je n’ai jamais été adulte et je ne le serais probableme­nt jamais. Je hais les adultes ! Mozart n’était pas adulte non plus.

Comment fait-on pour ne pas devenir adulte ?

Brigitte Fontaine — On ne fait rien, on se laisse faire. Dieu sait… Quel Dieu ?

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Julien Dauvillier
Make up Ophélie Secq (Jeanne Added) et Lisa Legrand @Airport (Camélia Jordana) Coiffure Anaïs Lucas Sebagh (Camélia Jordana) Stylisme Marion Brillouet
Assistant lumière Julien Dauvillier Make up Ophélie Secq (Jeanne Added) et Lisa Legrand @Airport (Camélia Jordana) Coiffure Anaïs Lucas Sebagh (Camélia Jordana) Stylisme Marion Brillouet
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Camélia Jordana
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Brigitte Fontaine
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Jeanne Added

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