Un autre temps
Showrunnée par le créateur de Oz, City on a Hill, série policière brutale et désuète, reste collée aux normes de fabrication nineties.
Boston, 1992. Nous ne sommes pas à Chicago, mais presque. Les gangs règnent et la violence a beau tuer quotidiennement, elle continue car elle profite à certains – notamment des flics corrompus – qui entretiennent un système délétère. Un jeune procureur noir (Aldis Hodge), décidé à changer les choses, se confronte à la vieille garde. Cette histoire a transformé la ville mythique de l’est des Etats-Unis il y a une trentaine d’années. Elle sert de terreau fictionnel à City on a Hill, qui aligne au générique des noms ronflants. Ben Affleck a eu l’idée originale, tandis que Tom Fontana (Oz), Barry Levinson (Rain Man, Homicide) et James Mangold ( Copland, Logan) fournissent les rangs des producteurs exécutifs. Fontana fait office de showrunner et le jeune Chuck MacLean a dirigé l’écriture. Malgré un fond potentiellement intéressant, autour des dynamiques raciales entre le procureur et tous ceux qu’il tente de rallier à sa cause, City on a Hill enfile les passages obligés du polar brutal et sent à plein nez la “vieille” télé, forte d’un savoir-faire mais incapable de décoller des clichés. Deuxième rôle de la série, Kevin Bacon était beaucoup plus convaincant dans la création féministe arty de Jill Soloway et Sarah Gubbins I Love Dick, où il incarnait un artiste cow-boy fantasmatique. Le voir gesticuler dans une série policière années 1990 ne fait que renforcer l’impression générale de retour en arrière.
City on a Hill de Chuck Maclean. Saison 1 sur Canal+