Les Inrockuptibles

La légende de Klaus de Sergio Pablos

Avec Jason Schwartzma­n, J.K. Simmons, Rashida Jones (E.-U., 2019, 1h36)

- Théo Ribeton

Netflix part à l’assault d’une nouvelle place forte de la culture populaire : le Christmas movie d’animation. Une opération plutôt réussie. L’animation était le dernier grand continent de l’entertainm­ent encore inviolé par les production­s Netflix.

Les voilà qui y débarquent enfin, non sans gros moyens (étonnant) : une demi-douzaine de films prévus sur les deux prochaines années, dont un Pinocchio de Guillermo del Toro, et le premier d’entre eux, donc, Klaus. Ingénieuse­ment armé pour conquérir la pop culture mondiale (quoi de mieux qu’un Christmas movie), Klaus est une variation sur la genèse du père Noël : un jeune facteur est muté dans un triste village du grand Nord, fait la rencontre d’un homme mystérieux dans les bois alentours, découvre dans son établi des jouets par milliers, et le reste est littératur­e. Façon de s’appuyer d’une main sur un esprit de conteur, et de l’autre sur les principes de l’origin story de super-héros – de même que le film s’applique toujours à souffler un peu de comédie acide (une drôle de séquence où le distribute­ur de cadeaux se grime en dealer) et d’horrifique (l’arrivée très burtonienn­e d’épouvante dans la bourgade) sur les braises de la fable rassembleu­se.

Fine cuisine, un peu trop parfaiteme­nt programmée pour laisser affleurer un supplément d’âme, mais qui fait mouche et évoquera même à certains le hit 2018 Spider-Verse. Moins virtuose par ses mouvements mais presque plus par ses lumières, Klaus affiche une certaine parenté avec son aîné, et confirme à sa suite le règne à venir d’une animation hybride 2D et 3D qui nous plaît de plus en plus.

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