Les Inrockuptibles

Hubert Lenoir

“La vie va hyper, hyper vite”

- Darlène (Simone Records), dernier album paru PROPOS RECUEILLIS PAR François Moreau

Après le succès de son album Darlène au Canada en 2018, Hubert Lenoir a été plébiscité sur notre territoire en 2019. A 25 ans, le chanteur et musicien québécois revient sur cette année où tout (ou presque) a changé pour lui.

C’ÉTAIT UNE ANNÉE INTENSE, MÊME SI ÇA ME FAIT CHIER DE LE DIRE COMME ÇA, parce que je suis certain que tous les artistes à qui tu poseras la question te diront la même chose. Je suis allé en Europe plus souvent que jamais et c’était assez inattendu que ça marche aussi bien pour moi là-bas. Surtout en France ; le fait de prendre contact avec ce public complèteme­nt inconnu, c’était vraiment intéressan­t. Toutes ces rencontres m’ont ouvert des perspectiv­es. Je dois dire que je commence à voir le bout du tunnel aussi, parce que ces deux dernières années avec Darlène ont été vraiment chargées. J’entrevois ce que je veux faire après.

Ce qui a été cool avec la France, et toute l’Europe francophon­e dans son ensemble, c’est que j’ai senti quand même que je pouvais voir plus haut, élargir mes horizons, sortir du Québec. Ça m’a donné une vision plus large de la création. J’ai envie de continuer à aller là-bas, de rester présent, peut-être même de collaborer avec des artistes européens. J’ai l’impression que ma musique peut continuer à être bien reçue hors du Canada. En ce moment, je travaille d’ailleurs sur un nouveau disque. Voyager, cette intensité, ça m’a aidé à composer.

Cette année, il y a eu aussi cette rencontre avec l’Australien Kirin J. Callinan. On s’est regardés dans les yeux au catering du festival Pete the Monkey, mais on ne s’est pas parlé. Il dégage quelque chose quand même, j’ai pas osé lui parler. C’est une sorte d’idole pour moi. Je lui ai écrit trois jours plus tard sur Instagram alors que j’allais à Amsterdam pour travailler dans les studios Red Bull. Il m’a répondu très vite. Lui, il était en Italie et deux jours plus tard il m’a rejoint à Amsterdam. C’est là-bas qu’on a écrit Hunny Bunny. L’idée de faire cette chanson est vraiment sortie de nulle part. Maintenant, la vraie idée, c’est de continuer. L’année prochaine, on ira à Los Angeles pour travailler.

En parlant de Red Bull, je suis allé dans leurs studios au Japon. C’est un autre gros truc de l’année, ça. On a fait Chicago, puis Tokyo. Je suis resté trois jours à travailler dans ces studios. Et puis on a volé jusqu’à Austin, au Texas, où on a fait plein de concerts dans le cadre du festival South by Southwest (SXSW). On a été un peu partout à travers le monde. J’ai même signé depuis Tokyo l’acte d’achat de ma maison à Québec.

Ce que je retiens de cette année, c’est ce sentiment que la vie va hyper, hyper vite. C’était extrêmemen­t fort et en même temps ça me donne l’impression que le meilleur reste à venir. C’était un peu le summum de la vie. Il y a eu des grosses teufs jusqu’à 7 heures du matin, bien sûr, mais on faisait tout cela en restant productif. C’était agréable d’être à fond.

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