Les Inrockuptibles

Actor’s studio

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Loin du banal “disque d’acteur”, le premier album CALEB LANDRY JONES convoque le psychédéli­sme, Radioheaed, Bob Dylan et Syd Barrett.

ON A DISCUTÉ AVEC CALEB LANDRY JONES, JEUNE ET BRILLANT ACTEUR CROISÉ notamment chez le fiston Cronenberg ( Antiviral, 2012), Jim Jarmusch ( The Dead Don’t Die, 2019) et dans la fresque majeure de ce début de millénaire, Twin Peaks: The Return (2017) de David Lynch aux tout premiers jours du lockdown planétaire. De sa Californie, on sentait dans la voix le doute et la fébrilité des lendemains incertains, sans que ne s’estompe son enthousias­me à l’idée de voir, après des années d’un pléthoriqu­e do-it-yourself confidenti­el, son premier véritable album paraître sur l’un des plus prestigieu­x labels de rock déviant. The Mother Stone, nous dit la note d’intention, aurait été conçu à la suite d’un désarroi amoureux, ce qu’on appelle un break-up record.

“Oui, une grande partie de l’album est influencée par une séparation, confirme-t-il, mais l’ensemble a ensuite été orienté par la recherche d’un nouvel amour. C’est plutôt un break-up-and-wowlook-at-this-woman record !”

On cherche d’abord avec Jones à tracer des ponts avec la réalisatio­n d’un film : “Oui, c’est comparable, car c’est un puzzle, qu’on a besoin d’une équipe et qu’il faut trouver l’assemblage qui donne du sens.”

A cette différence près : “En musique, je suis à la fois metteur en scène et acteur, j’ai plus de leviers de contrôle… si tant est qu’on puisse appeler cela du contrôle !”

De l’entraînant I Dig Your Dog aux émois théâtraux de I Want to Love You en passant par la folie titubante et céleste de The Hodge-Podge Porridge Poke on peut en effet parler de disque plus hirsute que domestiqué. On se croirait dans un cabaret fréquenté par le Bowie berlinois : “J’ai utilisé les claviers de façon expression­niste, en les poussant dans les extrêmes avec Nic Jodoin, le producteur, qui parfois

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