Gaetan Nonchalant
Tout ça pour ça Gaetan Nonchalant
L’ep d’un talentueux représentant de cette pop française ouvragée. Le déconfinement a du bon. On peut à nouveau croiser au détour d’une soirée alcoolisée des gens dont la passion pour les belles mélodies et les arrangements d’orfèvre n’a pas été ébranlée par la pandémie ; comme un écho à cette période étrange que l’on traverse, cette poignée d’iconoclastes reprenait en choeur le refrain d’une chanson, La Bérézina, d’un certain Gaetan Nonchalant. Membre éminent d’une scène pop made in France aussi jeune que talentueuse (Biche, Catastrophe, Polycool), Gaetan a sorti début mai un premier ep, Tout ça pour ça, fruit d’un travail de fignolage de plusieurs années, aux côtés de Robin Leduc (déjà croisé chez Halo Maud) et d’Alexis Fugain de Biche (sur C’est la vie). Les six titres qui composent cet ep naviguent ainsi entre références appuyées aux chemises à fleurs d’Haruomi Hosono (l’évanescent Genki), songwriting de haute volée ( Aquarium) et cavalcades débonnaires à michemin entre la pop lo-fi de Mac DeMarco et l’ingéniosité un peu frondeuse de Pierre Vassiliu ( Oasis digital, Gagner son pain). Passé par le Japon, où il bossait pour le label Love Hotel records – spécialisé dans les musiques ambiantes et expérimentales –, en marge de ses études, Gaetan Nonchalant joue aujourd’hui la BO fantasmée d’un film d’Antonin Peretjatko, avec la grâce romanesque des grands aventuriers d’une pop loin d’être au ras des pâquerettes. Vivement la réouverture des salles de concerts.