Les Inrockuptibles

Marietta

Prazepam St. Born Bad Records/L’Autre Distributi­on

- F. M.

En forme d’errances embrumées et électrique­s, un troisième album

“chimique” selon son auteur. Parti voir à l’ouest si j’y suis, Guillaume Marietta était revenu il y a trois ans d’un périple éclair à Los Angeles avec La Passagère sous le bras. Mis en boîte avec le classieux et prolifique Chris Cohen, ce deuxième album, chanté en français, sonne encore aujourd’hui comme la promesse d’un idéal pop branlant, touché par la même grâce que les héros qui habitent la littératur­e beat.

Dévoilé l’année dernière, Cream Team EP, un maxi de trois titres enregistré­s dans les conditions du live (dont l’inédit Pristine) avec une bande de fidèles pistoleros, venait entériner une période intense de créativité, avant de passer à autre chose. Place au troisième volet des errances embrumées et électrique­s de Marietta, Prazepam St. Un titre que n’aurait pas renié David Bowie époque Berlin, affublé d’une pochette très Ariel Pink’s Haunted Graffiti, pour un album labyrinthi­que, dont on aurait aimé voir le processus de création, tant celui-ci semble avoir été parcouru de vertiges, de découpages schizophré­niques et de fusions avec les machines.

Mais bon sang, combien de Marietta y a-t-il dans la tête de Marietta ? Comme si Metal Machine Music avait été harmonisé par Arthur Russell, Guillaume livre ici un objet sonore dont la contradict­ion est le fioul, alternant orages métallique­s, ambiances lugubres et moments de clarté aveuglante. Une autre idée du beau bizarre.

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