Disclosure

ENERGY Island/Caroline

Avec son troisième album, le duo anglais pose une bombe à retardement sur les dance-floors.

EN 2013, DISCLOSURE, DEUX FRÈRES ANGLAIS À PEINE SORTIS DE L’ADOLESCENCE, semaient la panique avec Settle, un premier album rempli de tubes à s’en étouffer, où s’invitaient Jessie Ware, London Grammar, Sam Smith ou AlunaGeorge au micro. Un disque irrésistiblement dansant et bon esprit qui, malin, remettait la house vocale chère aux années 1990 au coeur des dancefloors et au sommet des hit-parades. Non sans lui avoir offert un joli relifting à coups d’influences UK garage, de

dubstep et de pop en bonne et due forme. Monté directement en première place des charts britanniques, certifié disque d’or, bourré de hits générationnels comme Latch, When a Fire Starts to Burn ou F for You, ce premier essai redonnait à l’Angleterre cette aisance à produire des tubes insouciants et joyeux.

Lancé à la vitesse d’une fusée, grisé par le remake de F for You où s’invitait la légende Mary J. Blige, le duo rempilait avec Caracal (2015). Un second lp trop ambitieux pour les épaules de Guy et

Howard Lawrence, qui en alignant les invités de marque (Lorde, The Weeknd, Miguel) et se voulant plus mainstream perdait de vue cohérence et pistes de danse, son coeur de cible. Il faut croire que les deux frères, habitués des clubs d’Ibiza, réguliers des plus grands festivals européens, ont retenu la leçon. Après cinq ans de silence, les voilà de retour avec ENERGY, qui renoue avec le son de leurs débuts, même si pour cela le tandem, s’inspirant de la méthode de travail de son compère Sam Smith, a enregistré quelque deux cents titres pour n’en garder au final que onze, fidèle à son idée d’un morceau énergique.

Mélange de UK garage, de r’n’b futuriste, de rythmes afro-house et de hip-hop cuisiné à la sauce Disclosure, ENERGY est un pur album de club, quand, ironiquement, tous ceux du monde entier sont fermés. Un disque renforcé de featurings choisis avec minutie comme la jeune Malienne Fatoumata Diawara, le rappeur anglais slowthai, le fantasque Channel Tres, la révélation Mick Jenkins ou le chanteur camerounais Blick Bassy. Sans oublier, au rang des légendes, la présence de Common et Kelis, cerises sur un gâteau multivitaminé dont la puissance dansante n’a pas fini de nous impressionner.