Eric Laurrent

Une fille de rêve (Flammarion), 256 p., 18 €

Eric Laurrent réactive ici la starlette de son précédent roman. Portrait d’une époque, les 80’s, qui adorait brûler ses héroïnes éphémères.

Il est bien connu qu’un écrivain, quelle que soit la quantité de ses livres, oeuvre toujours à la même tâche : réécrire ce qu’il a déjà écrit. Il est moins fréquent qu’un nouveau livre soit textuellement le même, ou presque, qu’un roman précédent. Quatre ans après

Un beau début, Eric Laurrent remet apparemment le même couvert avec Une fille de rêve. Revoilà donc Nicole Sauxilange, dite Nicky Soxy, jeune fille ravissante propulsée à la une des magazines de charme, puis bientôt starlette épisodique au fil des années 1980. On pourrait presque jouer au jeu des 7 erreurs. Ce qui a bougé, ce qui a disparu. Répétition et différence. C’est là que se joue le plaisir de lire. Mais on n’aurait pas lu le premier épisode des aventures de Nicky-Nicole que le charme serait tout aussi puissant. Cela tient pour beaucoup au style d’Eric Laurrent. A la fois documentaire (les “folles” années 1980, comme si l’auteur avait eu son rond de serviette aux Bains, fameuse boîte de nuit parisienne) et divagant cependant, tout en chantournements et déviations proustiennes, NickyNicole étant à sa façon une Prisonnière. Dans les pas son héroïne, Laurrent explore d’autres sillons et creuse de nouvelles ornières. Une fille de rêve est le portrait d’une enfant déchue, une Nana, comme Zola l’entendait.