Michel intervient
Dans le recueil de Michel Houellebecq qui sort cette semaine, Interventions 2020 (Flammarion), les trois quarts des textes sont déjà parus dans Interventions 2. On se jettera donc sur le dernier quart, au risque de sentir, encore, notre petit coeur se briser.
Il y a dix ans, quand Michel Houellebecq intervenait, c’était dans Les Inrocks, pour parler avant tout de littérature et dénoncer le libéralisme. Aujourd’hui, quand Michel intervient, c’est en “conversation” avec Geoffroy Lejeune dans Valeurs actuelles (qui vient de caricaturer la députée Danièle Obono en esclave. Ambiance…), ou dans La Revue des deux mondes sur le catholicisme, l’intelligence brillante d’Eric Zemmour, et contre l’Europe. Le seul moment où l’on respire un peu, c’est en lisant son texte sur Emmanuel Carrère. Car, quand ce très grand écrivain qu’est Houellebecq intervient sur la littérature, c’est passionnant. Il adore l’auteur du Royaume, qui le lui a toujours bien rendu.
Ces deux-là, c’est à croire qu’ils ont décidé de se partager le territoire. Hors d’eux, peu voire pas d’autre écrivain français (et on ne vous parle même pas d’une écrivaine !) vivant qui leur semble valoir d’être cité. Peut-être même qu’ils s’appellent à l’avance : “Mon ami, c’est à vous de publier cette année” ;
“Non, après vous, cher ami”.
Les patrons, ce sont eux.