London Loves
Avec ce joli roman illustré pour la jeunesse, JEAN-DANIEL BEAUVALLET et ROBIN FEIX crient leur passion pour l’Angleterre et les rencontres excentriques.
DANS SON COLLÈGE, SIMÉON PASSE POUR UN GARÇON BIZARRE. A part Solène – elle aussi rangée par la majorité dans la catégorie des ados bizarres parce qu’elle s’habille en noir –, il n’a que des amis imaginaires. Et ceux-ci sont plutôt à chercher dans sa bibliothèque ou dans ses playlists. Les autres le trouvent transparent ? Le voici pourtant habillé de sa veste en velours couleur moutarde, qui piaffe d’impatience à l’idée de partir en voyage de classe et de découvrir Londres, capitale de cette Angleterre si excentrique qu’il a longtemps fantasmée. Il ne regrettera pas son périple.
Membre fondateur des Inrockuptibles et grande plume de la critique rock, Jean-Daniel Beauvallet vit depuis plus de deux décennies sa fascination pour la culture anglaise, sans doublage, entre Brighton et Londres. Pas étonnant donc que ce formidable passeur ait choisi, pour son premier livre de fiction, de transmettre sa passion. Pour cela, il s’est associé à un autre expatrié, Robin Feix, bassiste de Louise Attaque qui a toujours dessiné en parallèle
– il a notamment créé la mascotte visuelle du groupe et collaboré avec l’autrice et musicienne Julie B. Bonnie. Ici, Feix signe des illustrations colorées qui ponctuent ce roman jeunesse comme le refrain dans un tube Britpop.
Avec Les Aventures de Siméon à Londres, le duo s’est bien amusé, jouant avec des figures typiquement anglaises – un groupe à la Blur, la Reine (!), des petits voyous à l’accent cockney qui jouent aux durs. Fan de street-art et de foot, Jean-Daniel Beauvallet n’a pas pu s’empêcher d’inviter dans son intrigue Banksy – d’ailleurs remercié à la fin du livre – et un clone d’Olivier Giroud. Entre Roald Dahl et Nick Hornby, ce livre illustré aligne les surprises et les coups de fièvre, diffusant à fort volume sa propre musique, euphorisante et contagieuse. S’il s’adresse en priorité aux ados, les parents apprécieront ce récit qui embrasse avec malice ce moment, à la fois gênant et libérateur, du passage à l’âge adulte.