Solaris Great Confusion

Emmené par le songwriter STEPHAN NIESER, le groupe alsacien offre une splendide folk pop inspirée par Bill Callahan et Vetiver.

DEPUIS VINGT-CINQ ANS, L’ALSACE NOUS LIVRE, À INTERVALLES IRRÉGULIERS, des albums d’inspiration pop, folk, country, rock ou électronique qui n’ont rien à envier aux songwriters anglo-saxons contemporains. D’Original Folks à Loyola, des Molies à Herzfeld Orchestra, de KG à Marxer, les motifs d’enchantement pour les mélomanes n’ont pas manqué dans la région strasbourgeoise. Déjà auteur d’un splendide premier album d’americana en 2016 ( Some Are Flies, édité par le trop éphémère label Rival Colonia), Solaris Great Confusion revient illuminer notre automne pluvieux et toujours incertain. Tête pensante altruiste du groupe, le chanteur et guitariste Stephan Nieser n’envisage sa musique qu’en jouant collectif, à l’inverse du RC Strasbourg plongé dans les tréfonds du classement de Ligue 1. Entouré d’un quintette admirable (violoniste, accordéoniste, bassiste, guitares et batteur) et de la voix d’or de Jacques Speyser (le leader d’Original Folks, suivi depuis Non-Stop Kazoo Organisation et Grand Hotel), Stephan Nieser peut ainsi matérialiser son

“rêve d’un art d’équilibre, de pureté et de tranquillité”.

En neuf titres inspirés et superbement ouvragés (Untried Ways, Inside a Hollow Tree et l’incontournable She Kissed My Forehead), ce disque fait la part belle à “la dimension folk dans son caractère vibratoire”, pour reprendre les mots de Stephan Nieser, auteur et compositeur en chef de Solaris Great Confusion qui n’hésite jamais à faire quelques oeillades à ceux qui l’inspirent

– de Cass McCombs à Vetiver, de Bill Callahan à Robert Wyatt, dont il reprend admirablement un titre de l’album Old Rottenhat (1985). “Comme souvent chez Wyatt, qui peut m’émouvoir jusqu’aux larmes, The Age of Self est un texte militant qui possède des résonances avec l’époque”, détaille Stephan Nieser. Illustré par une lithogravure visionnaire dont les deux personnages respectent étrangement les gestes barrières, ce second lp de Solaris Great Confusion confirme, une fois encore, qu’il y a, à l’Est, du nouveau.

Untried Ways Mediapop Records/ Kuroneko