En Avant !

Depuis Tbilissi, la jeune Géorgienne nous offre une transe pop inquiète sur Sleep on Me, son premier EP hypnotique.

COMME SOUVENT, TOUT A COMMENCÉ PAR UNE RECOMMANDATION AMICALE.

Le lien conduisait vers le clip de RUN, soit une jeune femme aux cheveux piqués de macarons nineties tripant seule dans une forêt truffée de mystérieuses lucioles, avant de chevaucher un cheval au galop, entre Bilbo le Hobbit, la rave sous acides et Matrix.

Ce morceau de pop électronique – sauvé des profondeurs du vu et revu par une voix grave à la limite du caverneux et un sens de la déconstruction – rappelait les débuts de Lorde et, vaguement, ceux de Grimes. On le doit à Creams (Natia Chichinadze de son vrai nom), 25 ans, qui, depuis sa Tbilissi (Géorgie) natale, concocte des chansons tribales version 2021 avec répétitions mantriques, loupes, boucles, le tout bien rythmé.

Normal, Creams traîne dans les clubs techno de sa capitale, avec une préférence pour le Drama. “Le gros truc qui m’est arrivé, c’est que mes parents m’ont offert un iPad ! J’ai découvert Garageband”, résume celle qui dit créer des morceaux pour se sentir mieux. Creams étudie l’ingénierie du son pendant neuf mois, puis se met à ingurgiter auprès de ses ami·es comme sur internet tout ce qui l’aide à “construire [son] propre environnement musical”. On entend bien les influences dont elle nous parle : Björk, Massive Attack, FKA twigs, et même Patti Smith dont elle salue l’écriture, le style et l’activisme. Son premier EP, Sleep on Me, distille une transe inquiète. A l’image du temps présent, finalement.

Sleep on Me (Awal/Kobalt)