Téchiné, tête chercheuse
A travers une programmation spéciale, Arte dessine le portrait d’un cinéaste en quête incessante de renouvellement. Cette semaine, Arte consacre André Téchiné au cours d’une soirée réunissant Quand on a 17 ans (2016) ainsi que le documentaire André Téchiné, cinéaste insoumis (2019), signé de l’ancien journaliste et réalisateur Thierry Klifa. Celui-ci offre un portrait morcelé de l’auteur des Roseaux sauvages (1994), mêlant à ses mots les paroles de celles et ceux qui ont tourné avec lui, d’Emmanuelle Béart à Juliette Binoche, d’Isabelle Adjani à Catherine Deneuve.
Des bouts de récits mis en commun qui précisent et affinent son image d’homme pudique et timide, léger et malicieux. “J’aimerais beaucoup me renouveler”, disait André Téchiné au début de sa carrière. Le souhait a été exaucé. Mais de ce désir de renouvellement perpétuel, celui qui fait le pont entre l’expressionnisme de Barocco (1976) et la sécheresse noire du Lieu du crime (1986), est resté un vivier d’obsessions, de confidences autobiographiques, égrainées dans ses films comme de petits cailloux blancs brillants dans la nuit. L’enfance, le Sud, l’homosexualité, la figure maternelle, la passion amoureuse, le sida ou encore le romanesque comme arme du politique et du social… On y trouve aussi le désir constant de filmer des nouveaux et jeunes visages (Elodie Bouchez hier, Corentin Fila aujourd’hui). Des premières fois pour lui mais aussi pour d’autres, déjà bien aguerri·es, comme Catherine Deneuve, arrivant à l’Hôtel des Amériques (1981), premier film d’une longue série à deux, avec la sensation d’un nouveau début : “Je me suis sentie de nouveau regardée comme une actrice.”
Quand on a 17 ans d’André Téchiné avec Kacey Mottet-Klein (Fr., 2016, 1 h 54). Sur Arte le 17 février à 20 h 55
André Téchiné, cinéaste insoumis de Thierry Klifa (Fr., 2018, 52 min).
Sur Arte le 17 février à 22 h 50 et sur arte.tv jusqu’au 17 avril