Uprising (1980)
Ultime album du groupe, aussi vibrant qu’émouvant.
Tournant à travers le monde depuis le mitan des années 1970, Bob Marley & the Wailers vont jouer pour la première fois en Afrique début janvier 1980, plus précisément au Gabon, pour fêter l’anniversaire du président Omar Bongo. Trois mois plus tard, en avril, ils se produisent cette fois au Zimbabwe, pour célébrer l’indépendance du pays. Entre ces deux dates, ils se retrouvent à Kingston, dans le studio Tuff Gong, pour enregistrer leur nouvel album – qui sera aussi leur dernier.
Le groupe apparaît ici en format élargi, réunissant autour de Bob Marley le trio vocal I-Threes et huit musiciens, parmi lesquels les frères Barrett, le guitariste Al Anderson, le claviériste Earl Lindo et le chanteur/ guitariste Junior Marvin. Si chère à Bob Marley, l’idée de soulèvement ( uprising en anglais) traverse avec une grande force expressive tout l’album, la pochette offrant une parfaite traduction graphique de la musique. Empreintes d’une intense ferveur spirituelle, les dix chansons s’inscrivent pour la plupart dans la veine d’un reggae classique, parfaitement ajusté. Toutes donnent à entendre un Marley au chant profond et vibrant – difficile de croire qu’il est alors déjà condamné par la maladie qui le ronge et va l’emporter en mai 1981. Emergent en particulier Could You Be Loved, irrésistible rengaine au tempo plus appuyé, et Redemption Song, version très dépouillée d’une chanson de salut qui, en conclusion de l’album, sonne avec le recul comme une bouleversante chanson d’adieu.