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Ce mois-ci, en attendant sa sortie estivale, Happier Than Ever, le second album de Billie Eilish.
Billie Eilish, découverte en 2016 sur la plateforme en ligne SoundCloud à la faveur d’un titre, Ocean Eyes, synthétique et dépouillé, portait en creux l’ambition à peine dissimulée d’un destin à la Lana Del Rey avec son Video Games, mais voyait, sans s’en rendre compte, déjà plus loin. Minimale, la production de Finneas O’Connell – son frère, co-compositeur et producteur de ses chansons – semblait laisser entrevoir une volonté de bâtir un safe space dans lequel la voix de sa soeur pourrait se sentir libre de s’envoler, de maugréer, de marmonner, de se lover. Cet écrin aux textures peaufinées sur Logic Pro, socle d’un pacte fraternel unique dans le paysage de la pop actuelle, suscitera par ricochet un sentiment d’adhésion immédiat et d’appropriation de cet espace par l’auditeur·trice… Surtout si, comme Billie, celui·celle-ci appartient à la génération estampillée “Z”, attentive aux questions d’inclusivité, de santé mentale et d’égalité qui traversent les luttes politiques et sociales d’aujourd’hui.
Outre la puissance de frappe industrielle que représente Billie Eilish, la Californienne de 19 ans, en phase avec les préoccupations d’une jeunesse qui a vu tomber ses fragments d’étoiles (Lil Peep, Juice Wrld, Mac Miller…), sacrifiés sur l’autel de la défonce dépressive, oppose à la déglingue des temps modernes une pop comfort food, entre ASMR et volupté rédemptrice.
Happier Than Ever (Interscope Records/Polydor/ Universal). Sortie le 30 juillet