Les Inrockuptibles

La bandeson d’une vie

- Nelly Kaprièlian

Après trente-trois ans passés aux Inrocks, JD Beauvallet réussit le périlleux exercice des mémoires en racontant sa vie en terres musicales par le prisme d’une question : comment devient-on un passeur ? Un texte aussi beau que poignant, dont vous découvrire­z dans ces pages un extrait consacré à Lou Reed.

“Un ami de la famille m’avait, très jeune, révélé mon futur. ‘Tu finiras pédé ou maquereau. En tout cas, tu feras un jour une rencontre déterminan­te, tu n’as qu’à attendre.’” Ce n’est pas vraiment que Jean-Daniel Beauvallet ait patiemment attendu, mais en tout cas cette rencontre déterminan­te eut lieu en 1986, dans un restaurant chinois de Belleville, quand un certain Christian Fevret lui a proposé de participer au lancement d’un magazine de rock pas comme les autres : Les Inrockupti­bles. Pas un hasard si ce chapitre s’intitule “La Vie soudain” : il raconte ce moment où l’on comprend soudain qu’on n’est plus seul·e, où la passion devient un mode de vie légitimé, justifié.

Pendant trente-trois ans, jusqu’à son départ en 2019, JD a incarné le coeur vibrant du rock aux Inrocks. Toujours gourmand, généreux, curieux, ouvert, à l’affût de nouveaux talents, heureux de porter dès le début des groupes français ou anglo-saxons encore débutants qui deviendron­t plus tard des stars. Mais Passeur ne se résume pas à l’histoire des Inrocks. C’est l’ensemble de la vie d’un obsédé de rock (himself) que JD retrace à travers le prisme d’une question : comment devient-on ce passeur ou cette passeuse qu’est tout·e critique passionné·e ? Comment se forment les obsessions, une certaine folie même ? Démarrer sa vie chez les fous et les folles peut aider : le père de JD dirigeait un hôpital psychiatri­que, et c’est là où toute la famille habitait. Ça vous isole d’emblée des autres enfants, et vous habitue aux parcours hors normes, aux modes de pensée autres. C’est aussi l’histoire poignante d’un loner qui se réfugie dans la musique. C’est enfin celle d’un adolescent qui pige vite que la vérité est ailleurs, dans les radios libres, la scène undergroun­d, les salles de concert. On passe de Liverpool à Manchester (“Je suis né le jour où j’ai enfin traversé la Manche”), du label Factory aux nuits à l’Haçienda, club mythique. On ne listera pas le nombre de groupes de rock qui apparaisse­nt dans ces pages aussi belles que drôles, écrites sous le sceau d’une mélancolie alliée à une belle lucidité. Disons que c’est Björk qui aura peut-être le plus marqué JD par sa philosophi­e en lui confiant un jour : “En Islande, si tu veux une chaise, tu fabriques une chaise.” Un mantra qu’il a fait sien jusque dans ce récit hanté d’une urgence de dire sa vie – une odyssée en terres musicales –, et combien il l’a aimée : “Chaque jour a été du rab, du temps volé au néant. Ce n’est pas rien : j’ai construit ma chaise.”

CHAPITRE 14 — BERLIN

En janvier 76, je dépense cinq francs sur le N°109 du magazine Rock & Folk. C’est un spécial Lou Reed. Je l’apprends de A à Z.

Je le connais encore par coeur. Plus que les musiciens, frivoles et doués, je vénère les journalist­es rock : eux ont eu à s’inventer, se construire à partir de rien, sans génie souvent. Ils se sont construits à la main. J’admire leur culture, leur imposture, leur arrogance, leur humour, leur méchanceté. Ils sont un mystère dont je ne comprends que dix pour cent. Quand je serai grand, je serai journalist­e. Mais pas rock critic : c’est réservé à une élite cascadeuse, pas à un bouseux qui a grandi dans les bois.

Je me teste pourtant, au culot : le légendaire Bo Diddley joue dans ma ville. Je connais son nom depuis qu’il a tourné avec The Clash, il est donc de ma famille. J’ai seize ans, je ne suis mandaté par personne, c’est ma première interview. Je la fais avec mon anglais bancal. L’Américain vient accompagné de ses deux filles délurées, dont le plus grand plaisir consiste à me faire rougir. Lui m’appelle son. Je suis prêt pour le métier. Ce choix de carrière, de vie, a toujours amusé mon ami Philippe, un Parisien dont les parents s’étaient débarrassé­s dans un pensionnat de Tours pour l’éloigner des drogues. Il me raconte des concerts mythiques, des soirées et des amitiés aussi dangereuse­s que fascinante­s. C’est une vie parallèle, exaltante, qu’il me raconte. Dans ces scènes, il est acteur alors que je suis modeste témoin, au mieux, de mes petites histoires. Un jour, il me dit : “Ça me fait vraiment bizarre de passer du temps avec toi.Tu es mon premier ami normal.” Je le prends comme un compliment. Je n’ai jamais joué de rôle, jamais simulé. Tout au plus en interview me suis-je inventé un personnage, mais ce n’est pas par vanité : juste pour vaincre la timidité. Si j’étais vraiment moi, je ne poserais aucune question. Toute ma carrière, en quarante ans d’entretiens avec des stars comme des débutants, j’ai vécu un stress et un trac identiques à chaque rencontre. C’est une forme de respect. J’aime être sur le qui-vive, concentré jusqu’à l’épuisement. Je prépare maladiveme­nt mes entretiens sur plusieurs journées. Je sais pertinemme­nt où je veux aller : à cet accident qui fait qu’un fan de musique ressent le besoin impérieux d’en faire à son tour. Il n’a alors plus le choix. Il n’existe pas de musiciens passionnan­ts sans cassure, sans malheur. Faire de la musique semble leur échappatoi­re, leur quête de légèreté. Chaque fracture est différente, mais leur traque me passionne. Je construis donc mes questions vers ce but unique : je me fiche de la promotion, du discours marketing, des crâneries. Je sais que je n’en garderai rien, parfois une heure entière d’entretien jetée aux orties. Je laisse filer en attendant le bon moment pour démarrer

le bombardeme­nt. Lentement, porte par porte, même les plus cadenassée­s, je remonte le courant. Je sais que telle question devrait obtenir telle réponse, ce qui me permettra, sans brusquerie, de relancer, d’avancer. Il me faut être patient, car si je brûle la moindre étape, pose trop tôt les questions les plus personnell­es, l’artiste se refermera. Pour l’amadouer, le rassurer, l’apprivoise­r même, je lance dans la conversati­on des noms d’amis ou de profs de son enfance. J’ai ainsi vu David Bowie, à l’évocation de ses amis de jeunesse, changer spectacula­irement d’accent. L’aristo établi en Suisse redevenait soudain le gamin des banlieues sud de Londres. Ça dura une quinzaine de minutes mais ça reste un moment de grâce de ma carrière.

Je pose des questions que je n’oserais même pas poser à mes amis les plus intimes. Je ne m’appartiens plus : c’est une forme de transe menée par un double aux audaces folles. Mes grilles de questions sont méticuleus­ement tapées, organisées. Ça a fait rire beaucoup de musiciens, peu habitués à rencontrer une telle geekerie. Mais je ne comprends pas mes collègues qui arrivent les mains dans les poches, improvisen­t, parfois d’ailleurs avec brio, les questions. Pour moi, une interview n’est jamais une discussion : combien de fois ai-je entendu des musiciens s’étonner du côté formel, mais aussi intraitabl­e, de mes questions. Souvent, excédés par mon insistance, des artistes m’ont dit : “Mais ça fait dix fois que tu me poses la même question sous une forme différente !” “Oui et je continuera­i tant que tu ne m’auras pas répondu !” Ça avait beaucoup fait rire Julian Casablanca­s des Strokes.

Au fil des ans et des milliers de questions posées, je me suis rendu compte que toutes ces interrogat­ions n’étaient pas vraiment destinées aux artistes que je rencontrai­s, mais à moi-même. “Tu n’as pas besoin de psy, me dit un jour lointain Didier, car tu pratiques l’auto-analyse.” J’avais acquiescé sans en saisir le sens. Mais il avait raison : je m’interroge et me sers des réponses comme des questions, pour me construire, m’étalonner.

Quand je mène vraiment l’entretien, manipulant mon interlocut­eur vers une direction précise, je ressens une exaltation que j’ignore dans la vie de tous les jours. Je me sens en contrôle. Ça reste pourtant fragile, le fil peut rompre à tout instant.

Ou je peux aller trop loin : trop de mes entretiens ont fini avec l’artiste en larmes. Ça faisait ma réputation aux Inrocks. Mais pas ma gloire : je le vivais comme un échec.

L’exemple le plus flagrant d’un entretien trop poussé remonte à 1996. Je rencontre l’Américaine Cat Power à l’occasion de son album What Would the Community Think. Elle m’accueille, réticente d’entrée, par un troublant récit, occupant le silence dans ses moindres recoins, par peur sans doute des questions à venir. Avant même que je n’ouvre la bouche, elle se lance pendant une demi-heure dans un monologue sur un souvenir d’enfance. C’était un vieux devoir d’anglais dans lequel elle racontait la forêt où elle se réfugiait et rêvassait. Un père y poursuivai­t sa fillette en brandissan­t une hache avant qu’elle ne lui crève les yeux puis le cerveau.

“Je l’aime bien celle-là car elle a un happy ending”, conclut-elle.

Pour la première fois de ma vie, j’ai peur pendant un entretien. Je parle à une bombe à retardemen­t. Elle enchaîne les histoires, je pose des questions sans réponses : un vrai dialogue de sourds. Mais au détour d’une question innocente sur sa mère, je la sens se troubler, revenir sur terre. Les digression­s s’épuisent, j’enchaîne sur des questions évoquant sa mère. Soudain, elle se tétanise, se lève, hurle, prend sa chaise et frappe le sol, possédée. En attente au sous-sol, notre photograph­e, le grand Renaud

Monfourny, s’affole : il croit que nous nous battons.

Mais le calme revient vite. Chan est désormais recroquevi­llée en boule à même le plancher et pleure. “Je suis désolé, on arrête”, lui proposais-je. Elle se redresse et hurle : “Pas question !Tu m’as amenée là, tu m’en sors !” Il faudra plus d’une heure supplément­aire, long moment d’analyse à la louche, pour revenir à un entretien où l’artiste répond aux questions du journalist­e. Je marchais sur des oeufs.

Elle me dit : “Je vis un enfer, on attend beaucoup trop de moi.” Des années plus tard, invitée en piano-voix sublime lors du Festival des Inrocks, elle passa le concert à s’excuser, se dénigrer. Dans la vie de

Cat Power, il n’y a pas de happy ending. Certaines interviews sont précédées d’une telle crainte, de tels récits et légendes, que le journalist­e débarque dans ses petits souliers. Pour Lou Reed, c’était un jeu, cruel, depuis des ping-pongs cinglants et dingues avec le reporter américain Lester Bangs. Leurs échanges furent féroces, drôles parfois, légendaire­s toujours. Les articles répondaien­t aux disques ; les disques, notamment un live incendiair­e, répondaien­t aux articles. Avec Lou Reed, les journalist­es paieront tous ensuite pour cet étalon de l’hostilité. Souvent, il commençait ses entretiens par un interrogat­oire sur ses sources littéraire­s ou cinématogr­aphiques. Malheur à celles et ceux qui échouaient sur les questions très pointues du New-Yorkais : ils y gagnaient mépris et sarcasmes. Un jour où Lou Reed était en France pour la sortie de son livre Between Thoughts & Expression, il me réserva un accueil glacial. Il venait de remarquer, sous mon bras, son livre sur le point d’être diffusé. Il devient livide, empoigne le téléphone et aboie à son attachée de presse : “J’avais dit qu’on ne donnait aucun livre à ces fils de putes de journalist­es !”

J’ai l’impression qu’il va me demander de payer mon livre.

Mais il jubile de ce coup de pression, et avant de se lancer dans son rituel interrogat­oire, sort un chronomètr­e, appuie sur un bouton et me dit : “Vous avez une heure. Pas une seconde de plus.”

Pas rancunier, après une heure d’entretien donc, il me prit le livre et y laissa une dédicace amicale. Et me laissa partir en me plaquant ses deux mains sur le visage. “Je savais bien que vous ressemblie­z à quelqu’un. Si on enlève le haut et le bas de votre visage, vous êtes le portrait craché de l’acteur Robin Williams.”

Quelques années plus tard, je repassais le fameux “test Lou Reed”. Il ne me posa cette fois qu’une question :

“Y a-t-il un album des Beatles dans votre liste ?” La liste, c’était celle des albums préférés de tous les temps, tels que choisis en 2003 par la rédaction musique des

Inrockupti­bles pour une série estivale. Toutes et tous auront ensuite la liberté et la place de défendre leur album fétiche. J’ai choisi son disque Berlin pour en raconter la saga morbide. Cet album m’obsède depuis l’enfance : c’est de très loin l’album que j’ai le plus écouté de ma vie. Même quand je n’avais pas dix disques et que, de toute façon, personne ne me demandait ma playlist, Berlin faisait déjà partie de mes dix disques préférés de tous les temps. Beaucoup, depuis, sont entrés et sortis de ce club très intime : lui y a toujours gardé sa place, intacte et éternelle.

Je réponds à Lou Reed qu’il y a Berlin mais aucun Beatles. “Excellent choix”, ricane-t-il avant de m’embrasser. Berlin est alors pour le New-Yorkais une source de rancoeur : incompris à sa sortie en 1973, l’album n’a pas encore été réhabilité par une luxueuse réédition, un film et une tournée en big band.

Je me suis pourtant construit, sans en saisir la gravité, sur “l’album le plus mélancoliq­ue de l’histoire du rock” selon Rolling Stone.

Même quand je n’avais pas dix disques et que, de toute façon, personne ne me demandait ma playlist, Berlin faisait déjà partie de mes dix disques préférés de tous les temps.

C’était un bon départ dans la vie. Car le vacarme retenu de Berlin, c’est le son de la lente et terrifiant­e glaciation des relations humaines, l’atomisatio­n de tout espoir, de tout optimisme. “Tous ses amis l’appellent Alaska…

Il fait si froid en Alaska”, murmure le narrateur en parlant de Caroline, l’une des deux héroïnes de ce roman-photo trash, désespérée, en pente raide vers le néant. Sans la raideur d’un officier d’état civil un peu zélé, ma fille aujourd’hui s’appellerai­t

Alaska : c’est dire le degré d’obsession auquel m’a réduit cet album. Lou Reed est ému quand je lui rapporte l’anecdote.

Il me dit qu’à chaque fois qu’il croise l’écrivain Sam Shepard, celui-ci lui susurre aussi systématiq­uement à l’oreille ces quelques mots, ce sésame : “It’s so cold in Alaska…” Il n’aura pas d’autre choix que de m’expliquer, alors que je savoure chaque mot, l’histoire de ce disque dur. Nous avons prévu de faire cet entretien dans le tour bus qui le mène de Londres à Brighton. Il ne pourra pas s’échapper. Mais il n’a pas envie de résister, comme soulagé, à l’anoblissem­ent de son album maudit. Disque glacial, Berlin demeure pourtant fascinant : un refuge permanent et bizarremen­t douillet depuis sa sortie. J’ai toujours

Berlin sur moi : je l’emporte partout où je vais. J’ai ainsi passé une grande partie de ma scolarité à l’écouter en cours. Il était un mur insolent contre la laideur, la stupidité et la mesquineri­e du quotidien adolescent. C’était avant l’invention du Walkman ou des lecteurs MP3 : le cerveau devait alors servir de disque dur. Et de Berlin, il connaissai­t chaque mot, chaque son, chaque murmure, chaque dégringola­de : il restera gravé quand j’aurai oublié tout le reste.

Au fil des années, mes amitiés se sont déterminée­s au rythme des écoutes de Berlin : un “qu’est-ce que c’est chiant ton disque” équivalait à un arrêt de mort. Ciel, que ce disque au milieu des seventies dans un lycée de province vous rendait soudain plus adulte, plus complet, plus intense, que tous les autres écoliers : un passage en force et en brutalité vers l’âge de déraison. Pour un jeune adolescent, déchiffrer l’énigme des relations amoureuses au travers de cet album allait fatalement engendrer la plus grande confusion, le plus sourd désordre. Cet album aurait dû être le premier à être vendu avec l’autocollan­t “Attention parents, ce disque contient des mots dangereux”. Pas le moindre gros mot mais des phrases terribles sur ce que peut être l’amour quand il est vécu sans raison, sans garde-fous… Jim et Caroline, les deux personnage­s inventés par Lou Reed sur les ruines de sa propre vie, allaient ainsi incarner l’amour le plus dingue, le plus extrême, le plus violent et destructeu­r : au mieux, le happy ending est un suicide. Un étalon des relations humaines qui, fatalement, allait préparer quelques adolescent­s d’alors au pire : grâce à Berlin, la vie fut donc plus légère, un carnage moins effarant que ce à quoi j’avais été préparé. Après Berlin, je n’aurais plus jamais peur du noir.

Dans le bus entre Londres et Brighton, Lou Reed me dit :

“En art martial, on dit ‘le maître se présentera à toi quand tu seras prêt’. Eh bien là, c’était pareil : Berlin s’est présenté à moi quand j’ai été prêt à le recevoir.” Je n’étais, moi, sans doute pas prêt, pas assez mûr et complexe, lorsque je l’ai reçu, mais Berlin m’a terrassé en un ichigeki terrible. Pas un don du Ciel : un don des ténèbres. Arrivés à Brighton, nous avons du mal à revenir à 2003. La chaleur de l’étreinte et l’oeil humide de Lou Reed, après une longue discussion autour de cet album pourtant vieux de trente ans, en disent long sur la passion et le sentiment d’injustice toujours palpables chez le New-Yorkais. Quand on se quitte, il me lance un “Merci pour ce que vous faites pour mon petit disque”, que je pourrais me faire tatouer sur l’âme.

Quand j’apprends sa mort le 27 octobre 2013, je suis pris d’un vertige où tourbillon­nent des pochettes de 33 tours, les posters de ma chambre de gosse, mes badges à sa gloire, mes cahiers de classe griffonnés de ses paroles… À chaque fois qu’il entrait dans ma chambre, mon père y allait de son commentair­e dédaigneux sur l’une de mes affiches de Lou Reed, qu’il rebaptisai­t systématiq­uement “L’horrible”. Malgré tout, depuis que je suis en âge d’avoir une culture musicale à moi, un avis personnel, Lou Reed a toujours été là. Plus encore que Bowie que je n’avais aucun mal à partager et que je considérai­s comme un moindre poète. J’ai appris l’anglais avec Lou Reed. J’ai découvert la vie avec Lou Reed. Mais ce qui m’a rendu le plus triste le jour de sa mort, c’est d’avoir vu mon fils pleurer, inconsolab­le.

Il faisait très froid, ce jour-là, en Alaska.

Passeur de Jean-Daniel Beauvallet (Braquage/“Musique”), préface et photo Renaud Monfourny, 280 p., 30 €. En librairie le 13 octobre.

Grâce à Berlin, la vie fut donc plus légère, un carnage moins effarant que ce à quoi j’avais été préparé. Après Berlin, je n’aurais plus jamais peur du noir.

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 ?? ?? ← Jean-Daniel Beauvallet, devant la tombe d’Elvis Presley à Graceland, Tennessee, en 2003.
← Jean-Daniel Beauvallet, devant la tombe d’Elvis Presley à Graceland, Tennessee, en 2003.
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← Lou Reed en janvier 1972. ↗ Cat Power en septembre 1996.
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→ David Bowie en 1995.
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Berlin (1973) de Lou Reed, album totémique pour JD Beauvallet.
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 ?? ?? → L’équipe fondatrice des Inrockupti­bles : Serge Kaganski, JD Beauvallet, Christian Fevret et Renaud Monfourny, circa 1989-1990.
→ L’équipe fondatrice des Inrockupti­bles : Serge Kaganski, JD Beauvallet, Christian Fevret et Renaud Monfourny, circa 1989-1990.

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