Les Inrockuptibles

LET THE FESTIVITIE­S BEGIN!

- Noémie Lecoq

de Los Bitchos Quatre drôles de dames combinent surf rock et cumbia psyché sur un premier album euphorisan­t, entièremen­t instrument­al.

Elles ont créé Los Bitchos pour le fun, et leur plaisir de jouer toutes les quatre ne s’est jamais estompé. Au contraire, la fête ne fait que commencer, comme l’indique le titre pétillant de leur album, Let the Festivitie­s Begin! C’est à Londres que ces drôles de dames venues des quatre coins du monde se sont croisées il y a quelques années, et c’est là qu’elles vivent encore aujourd’hui. “Dans quel autre endroit pourraient se rencontrer une Suédoise, une Uruguayenn­e, une Australien­ne et une Anglaise pour former un groupe ?”, se demande à haute voix la guitariste australien­ne Serra Petale.

Leur ville d’adoption reflète ce multicultu­ralisme qui leur est propre. Le rock britanniqu­e laisse son empreinte sur certains passages de leur répertoire, quand les guitares se font angulaires et tranchante­s – au moment le plus cinglant du brillant single Las Panteras, on pense au Take Me Out de Franz Ferdinand. Ce n’est pas tout à fait un hasard : le leader de ces derniers, Alex Kapranos, a repéré Los Bitchos dès leurs débuts et est rapidement devenu leur producteur attitré. C’est toujours le cas sur ce premier album studio aussi espiègle qu’ensoleillé. “C’est génial de travailler avec lui, raconte la bassiste suédoise Josefine Jonsson. Il nous comprend parce qu’il n’est pas que producteur, c’est aussi un vrai pro et un musicien avec une présence scénique incroyable. Il est déjà passé par les mêmes étapes que nous. Il sait nous mettre à l’aise et nous proposer des idées, plutôt que de les imposer, avec beaucoup de finesse et de psychologi­e.”

La batteuse anglaise Nic Crawshaw poursuit : “En plus du soutien d’Alex, un autre moment décisif a été notre tournée en première partie de Mac DeMarco en 2019. Ça nous a boostées de voir qu’il nous faisait confiance, et que son public, qui ne venait pas spécialeme­nt nous voir, nous appréciait autant.” La musique de Los Bitchos est un assemblage de différents effluves dépaysants. On y entend en particulie­r des cavalcades surf rock, du rock psychédéli­que anatolien des seventies, de la cumbia péruvienne et de la chicha (courant musical dont plusieurs pays d’Amérique latine ont créé leur propre dérivé local).

Ces influences leur ont été transmises dans leur enfance, notamment chez l’Uruguayenn­e Agustina Ruiz, leur joueuse de keytar, et chez Serra Petale, dont les parents écoutaient ces genres musicaux épicés. Une autre spécificit­é de Los Bitchos est leur volonté de composer uniquement des instrument­aux. “On a eu cette idée dès la création du groupe, pour rendre hommage à tous ces morceaux de chicha sans voix qui nous fascinaien­t”, explique Serra. Quelques petits cris de joie viennent toutefois ponctuer leurs chansons. “Quand le moment est trop bon, on ne peut pas s’en empêcher !”, rigole Josefine. Allié à leurs airs tropicaux, leur peps contagieux est une vitamine naturelle dont on aura du mal à se passer une fois qu’on y aura goûté.

Let the Festivitie­s Begin! (City Slang/ PIAS). Sortie le 4 février. En concert le 9 avril à Paris

(La Maroquiner­ie) et en tournée française.

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