Les Inrockuptibles

Le trio cosmopolit­e envoie tout valser pour mieux squatter le dancefloor.

- De Tristesse Contempora­ine Patrick Thévenin

Depuis une dizaine d’années, les membres de Tristesse Contempora­ine – aux origines japonaises, anglaises, suédoises et jamaïcaine­s soudées par leur amour de la France – tracent leur sillon, celui d’un postfunk nourri de dance music et de new wave, avec une décontract­ion salutaire à laquelle il est difficile de résister. Après trois albums impeccable­s, véritables laboratoir­es d’exploratio­n pop où les influences jouaient aux autotampon­neuses, le trio amorce un tournant décisif dans sa carrière. Un tournant curieuseme­nt annoncé par le titre prémonitoi­re du précédent LP (Stop and Start), teinté de cold wave et de brouillard. En faisant appel à la production à Lewis OfMan, surdoué français de l’electro que tout le monde s’arrache,Tristesse Contempora­ine affirme clairement son ambition de faire table rase du passé et de tout passer au shaker.

United est ainsi un disque qui puise dans ce qui a été comme dans le présent, rend hommage à Laurie Anderson comme à Kylie Minogue, à Ryuichi Sakamoto comme à Kanye West, passe de la drum’n’bass (XRaver) au hip-hop lourd et flamboyant (Nothing Left toWin), de l’electro-funk (Do Nothing) au reggae chanté en japonais (Rock This Town).

Si United risque de décoiffer les fans historique­s de Tristesse Contempora­ine, secoué·es par ce virage en plein coeur du dancefloor, on ne peut que saluer ce grand melting-pot jouissif et hédoniste, qui n’est pas sans rappeler Saint Etienne ou Primal Scream par sa propension à ajouter quelques gouttes d’ecstasy et de sueur dans la pop urbaine.

United (Record Makers/Bigwax). Sortie le 14 octobre.

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