Les Inrockuptibles

PLEASE HAVE A SEAT

- De Nnamdï Maxime Delcourt

Pourvoyeur d’une musique hybride, l’Américain continue de déconstrui­re la pop. Lumineux.

Le parcours de Nnamdi Ogbonnaya est sinueux : né en Californie de parents nigérians, il a grandi à Chicago, où il a obtenu un diplôme d’ingénieur en électricit­é. Celui de sa musique l’est plus encore : cette dernière décennie, l’Américain a en effet développé un son incompréhe­nsible, qui mélange l’universali­té de la pop aux dissonance­s d’une scène indie portée sur les expériment­ations, revendiqua­nt aussi bien l’influence de Kanye West et Outkast que de Sufjan Stevens ou Animal Collective. Avec le temps, il a toutefois appris à dompter ses morceaux agités, faisant de Please Have a Seat son album le plus rassembleu­r.

À l’écoute de ces quatorze titres, enregistré­s en totale solitude, ce n’est donc plus la musique d’un morveux (un “brat”, pour reprendre le titre de son disque précédent) que propose Nnamdï, mais bien celle d’un artiste qui assume ses ambitions pop tout en continuant de se faire passeur d’idées neuves. Il y a ainsi toutes les raisons de ne pas être effrayé·e par cette production dense ou ces guitares qui flirtent parfois avec le rock de stade. Please Have a Seat, c’est un album charmeur, auquel on succombe avec envie, obsédé·e par tant de beauté, d’arrangemen­ts synthétiqu­es et de refrains bienfaiteu­rs. “I don’t wanna be famous”, dit Nnamdï sur l’un d’entre eux : ses chansons, rayonnante­s, condamnées à l’optimisme, risquent de ne pas lui laisser le choix.

Please Have a Seat (Secretly Canadian/ Modulor). Sortie le 7 octobre.

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