Les Nouvelles - L'Écho Fléchois (FL)
Une sensibilisation au don d’organes et de tissus Informer et sensibiliser
L’ADSB ( Association pour le Don de Sang Bénévole) de Durtal, au cours de la collecte de sang du 9 avril dernier (90 donneurs de sang, dont 8 nouveaux), a accueilli des bénévoles de l’Association France ADOT (Association Don d’Organes et de Tissus) : Michel, bénévole et greffé du coeur depuis 10 ans ; Julien, bénévole et greffé des deux poumons depuis 4 ans et Madeleine, bénévole.
L’objectif était d’assurer une information auprès des donneurs de sang. Les deux associations ont la même finalité : répondre aux besoins de la population en matière de soins. Aucun médicament ne peut remplacer le sang, le plasma, les plaquettes. Aucune technique ne peut remplacer les organes et les tissus. Les deux associations ont réuni leur expérience pour sensibiliser les donneurs de sang au don d’organes et de moelle osseuse.
L’Association France ADOT existe depuis mars 1969 avec, pour mission, d’informer et de sensibiliser la population au don d’organes après la mort et au don de moelle osseuse. Trois grands principes régissent le don d’organes : la gratuité, l’anonymat, le principe du « consentement présumé » . En France, la loi indique que nous sommes tous donneurs sauf si nous avons exprimé de notre vivant notre refus. Toute personne est donc appelée à s’exprimer de son vivant en en parlant à son entourage ou sur un écrit. Si elle refuse, elle est invitée à s’inscrire sur le registre des refus.
Des vies sauvées
En France, actuellement, 21 600 personnes malades sont en attente d’une greffe de rein, de coeur, de poumon… La greffe d’organes permet à des malades de revivre ; c’est l’acte médical de la dernière chance. Une récente enquête indique que 15 % des personnes interrogées se prononcent négativement. Ce chiffre monte à 36.1 % si la personne est directement confrontée au décès d’un proche. En 2023, il y a eu 5 634 greffes en France et 800 décès faute de donneur.
Michel a eu l’opportunité de recevoir une greffe au coeur il y a 10 ans. « Je suis atteint d’une malformation rénale et cardiaque ; ma maman a contracté la rubéole au cours de sa grossesse. J’ai été opéré à l’âge de 18 mois au niveau rénal. Je n’ai pas pu faire de sport et j’ai beaucoup fréquenté les hôpitaux. A l’âge de 19 ans, je subis une première intervention cardiaque puis suivront des accidents cardiaques et beaucoup de soins jusqu’à ce qu’en 2013, mon état s’aggrave. Le coeur ne me permet plus de travailler, de mener une vie normale. Je suis épuisé et inquiet. Le cops médical me propose la transplantation cardiaque. J’ai 54 ans. »
Une proposition que l’intéressé valide immédiatement. « Début 2014, je subis de nombreux examens et je suis inscrit sur la liste de l’Agence de Biomédecine fin avril. J’ai un groupe sanguin rare : AB négatif ; cela concerne seulement 1% de la population. Malgré cette contrainte, la chance me sourit. Un cadeau, unique et précieux pour moi : début mai, il y a un coeur compatible pour la transplantation. »
Un soulagement inestimable. « Le ressenti était ambivalent. D’un côté, je souhaitais recevoir l’organe d’une autre personne qui me permette de continuer à vivre ; de l’autre, je savais que cela signifiait la mort d’une autre personne. Faire des projets était difficile mais je refusais la possibilité de mourir. Il m’a fallu un peu de temps pour m’approprier le coeur d’un autre. L’amélioration de mon état de santé a facilité l’acceptation. Et aujourd’hui ? Je pratique la marche et le vélo d’appartement. Après la greffe, j’ai pu reprendre mon travail. Je peux faire des projets. »
Prochaine collecte de sang le mardi 23 juillet à Lézigné.