Les Nouvelles - L'Écho Fléchois (FL)
A 76 ans, il menace de s’en prendre à Emmanuel et Brigitte Macron
Un Sarthois de 76 ans a été jugé par le tribunal du Mans le 30 avril 2024 pour avoir menacé de s’en prendre à Emmanuel Macron et son épouse.
Un homme de 76 ans a été jugé par le tribunal du Mans (Sarthe) mardi 30 avril 2024 pour avoir menacé de s’en prendre à Emmanuel et Brigitte Macron.
Lundi 15 avril 2024, le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) du Mans reçoit un courriel dans lequel un homme, qui est suivi par ses services, menace de s’en prendre à Emmanuel Macron et l’outrage ainsi que sa femme en des termes particulièrement injurieux.
Dans ce courriel qui est accompagné d’images particulièrement violentes, l’homme écrit en s’adressant au Président de la République : « lors de l’ouverture des J.O regarde autour de toi » …
L’auteur du mail, âgé de 76 ans, est arrêté très rapidement par les gendarmes à Sablé-surSarthe.
Précarité sociale
Devant le tribunal, le prévenu, un homme plutôt petit de taille, avec une calvitie importante et de longs cheveux blancs, un visage sec, des lunettes et vêtu très modestement, s’est expliqué avec une grande courtoisie qui tranche nettement avec le ton de sa lettre adressée à Emmanuel Macron. Évoquant sa précarité sociale et la fragilité de son état de santé, le septuagénaire a expliqué qu’il n’a pas compris le refus du Fond de Solidarité Social de se porter garant pour lui alors qu’il venait d’obtenir un logement social.
«C’était un appel au secours»
« Je suis à moins 1600 euros » , déclare le prévenu qui explique être dans l’incapacité de payer la caution de l’appartement qui lui a été attribué.
« Quel est le rapport avec les Macron? » demande la présidente du tribunal.
« Le rapport est très simple, je voulais alerter, c’était pour moi une alerte » , répond d’une voix rauque le prévenu dont le casier judiciaire comporte 9 mentions notamment pour escroquerie, banqueroute, usage de faux, contrefaçon de chèque...
«Dieu m’a protégé»
Le prévenu ajoute qu’il a pensé à mettre fin à ses jours avant de se raviser : « Je suis chrétien, Dieu m’a protégé, j’ai préféré faire cette lettre, si on avait aidé un peu plus un sénior de 76 ans on ne serait pas là (…) pour moi c’était un appel au secours » , a-t-il ajouté.
«Ce n’est pas excusable»
« Je trouve ça extrêmement violent » , a déclaré le procureur qui a ajouté : « Ce n’est pas excusable quand bien même on aurait des difficultés. »
« On est sur une situation de détresse » , a déclaré Me Nicolas Bouthière, l’avocat du prévenu qui a rappelé la grande précarité dans laquelle se trouve son client.
L’avocat a plaidé la relaxe en déclarant que son client ne saurait être condamné puisque le courrier n’a pas été adressé directement à Emmanuel et Brigitte Macron ni à quelqu’un qui aurait pu le leur adresser directement mais au CCAS du Mans.
Prison ferme
Suivant les réquisitions du procureur, le tribunal a reconnu le prévenu coupable et l’a condamné à 6 mois de prison
détenn- ferme avec maintien en détention. Son avocat a annoncé qu’il allait faire appel.