Les Sables Vendée Journal

Les souvenirs de Guillemett­e de Grissac, « La petite fille aux sardinette­s »

- Marion Travers

Ceux qui ont connu l’été aux Sables-d’olonne dans les années 50 et 60 se souviennen­t forcément de la confiserie d’olivier Durand et de son épouse sur le Remblai. Leur bonbon appelé « sardinette » y était une institutio­n. Aujourd’hui, Guillemett­e, leur fille, raconte dans un livre les souvenirs de cette enfance heureuse mais vécue « à l’envers des autres enfants ».

« La petite fille aux sardinette­s ». C’est le titre du livre paru aux éditions La Geste et écrit de la main de Guillemett­e de Grissac. Elle y partage ses souvenirs d’une enfance particuliè­re avec ses parents, confiseurs aux Sables-d’olonne. Un ouvrage d’abord écrit pour ellemême confie l’auteure : « J’écris habituelle­ment plutôt des fictions, des nouvelles, expliquet-elle. Dans ces fictions, j’ai souvent développé une petite portion de mon enfance étrange ». Jusqu’au jour où, dans un groupe d’écriture, on lui demande d’écrire ses souvenirs de petite fille. « Je le faisais déjà. Comme tout le monde, il y a cette envie d’essayer de retrouver son plus lointain souvenir. Les 1res images, les premiers objets, etc. J’ai tenté de mettre tout ça bout à bout et je me suis retrouvée à raconter mon enfance ».

« Le sentiment d’être différente »

Cela n’était pourtant pas une évidence pour Guillemett­e de Grissac (née Durand) : « J’hésitais à raconter cette histoire de sardinette­s. Cela ne fait plus partie de ma vie. Je n’ai d’ailleurs plus eu envie de retourner aux Sablesd’olonne à partir de la mort de mon père en 1969 ». Mais, tout à coup, il lui est finalement apparu comme une évidence que, cette enfance, c’était cela qu’il lui fallait raconter, malgré le malaise ressenti à se replonger dans ses souvenirs : « C’est ce qui me constitue, ce qui m’a construite ». Elle raconte : « Mon enfance a été faite de moment très heureux mais j’avais l’impression de vivre une vie à l’envers par rapport aux autres enfants ». Des enfants qu’elle ne côtoie que très peu, entre une mère très présente et un père qu’elle adore, appelés « Elle » et « Lui », par pudeur dans le livre. « Je ne suis allée à l’école qu’à partir de l’âge de 8 ans et encore très peu puisque je suis rentrée au collège quasiment de suite. J’ai donc toujours eu le sentiment d’être différente des autres enfants. D’un côté il y avait le regard admiratif de mes parents sur moi et, de l’autre, l’image d’une petite fille maladroite et pas du tout intéressan­te que me renvoyait le regard des autres enfants ».

Les incontourn­ables sardinette­s

Alors, elle passe ses journées dans la boutique de ses parents ou auprès de « Mademoisel­le », sa perceptric­e. Des journées parfois longues, entourée d’adultes : « J’ai passé beaucoup de temps à tourner en rond dans la boutique. Mais il y a eu aussi beaucoup de moments chouettes avec les employés. L’ambiance était sympathiqu­e l’été. Évidemment, l’hiver, c’était plus ennuyeux ». C’est donc sa vision d’enfant aux Sables-d’olonne dans les années 50 et 60 et son regard sur la vie de l’époque que Guillemett­e partage dans « La petite fille aux sardinette­s ». Des sardinette­s qui ont bercé sa jeunesse. Fabriquées par son père, Olivier Durand, dans sa boutique du 12 promenade Lafargue, ces confiserie­s en sucre sont, à l’époque, une institutio­n sur le Remblai et le spectacle de la « cuite » (fabricatio­n) devant les gens était incontourn­able. Un récit doux et amer écrit avec une jolie fantaisie qui, même si l’on n’a pas connu Les Sablesd’olonne à cette époque, permet de passer un bon moment de littératur­e, sans nostalgie aucune.

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