10 choses à savoir sur le Remblai
1. Entre les Atlantes et Tanchet, de la promenade de l’amiral Lafargue à la promenade Georges Clemenceau, les deux constructions les plus hautes sont mitoyennes. Il s’agit des immeubles Eole et Les Alizées comptant douze étages chacun.
2. Délicat de chiffrer à l’euro près quel aura été le montant total des travaux de restauration et de reconstruction du seul Remblai après le passage de la terrible tempête Xynthia le 28 février 2010. La facture globale réglée par la municipalité culmine à 3,29 millions d’euros TTC, une somme qui inclut plusieurs sites (ouvrages sur tout le littoral communal, voirie, pontons de port Olona, piscine du Remblai et bâtiments communaux). Chiffres toujours avec ceux du coût total de la réhabilitation du Remblai que nous connaissons aujourd’hui, opération menée par l’ancienne équipe municipale et marquée par des investissements étalés entre 2008 et 2013 : 0,5 million d’euros, 2 millions d’euros, 5 millions d’euros, 6 millions d’euros, 4,3 millions d’euros et 2,3 millions d’euros. Soit le coquet montant de 20,1 millions d’euros.
3. Une tradition. Cela fait trois décennies que les artistes « au chapeau » donnent davantage de vie au Remblai le soir venu (cf précédente édition du Journal des Sables). On en compte chaque année environ une centaine à exercer leurs arts divers. Scène ouverte sur un Remblai qui l’est tout autant puisque la municipalité accueille volontiers les artistes. « Nous posons comme principe que l’espace public est un lieu de liberté et d’expression. Les artistes de rue sont libres de s’installer, principalement sur le Remblai qui est un lieu emblématique », expose Brigitte Tesson, première adjointe de la mairie des Sables-d’olonne. Pour la petite histoire, des animations plutôt insolites ont jadis eu lieu sur le Remblai, lieu qui vit également le dessinateur Cabu et le chanteur Katerine lancer leur carrière. On retrouve ainsi, sur une photo très ancienne (date inconnue), un montreur d’ours divertissant le public avec son animal. Un puissant carnivore debout sur ses deux pattes arrière sur la promenade ? D’une tout autre époque c’est le moins qu’on puisse dire !
4. Mur de pierres à l’origine, le Remblai servait alors comme protection de la dune. La première trace remonte à 1525. C’est à la demande du roi de France, François 1er, que cette digue qui protégeait contre les déferlantes marines prit corps s’étirant au départ sur une longueur de trois cents mètres.
5. Promenade aujourd’hui largement piétonne, le Remblai offre quand même encore deux voies de circulation, une étant réservée aux vélos. Naguère un autre moyen de transport était proposé aux touristes des bains de mer. Le 14 août 1898 fut ainsi inaugurée une ligne de tramway électrique, tramway composé de neuf voitures pouvant accueillir jusqu’à 80 passagers et se déplaçant à la vitesse maximale de 20 km/h. Le Remblai était alors l’un des points d’arrêt à l’image de la gare, du grand casino de la plage, de la poissonnerie ou du port notamment.
6. Pratiquement 4 km (3,8 km). C’est la longueur du Remblai entre le centre de congrès des Atlantes et Tanchet. De quoi profiter d’une longue et belle promenade, un décor qui n’a rien à envier à certains autres fronts de mer du littoral atlantique, de la côte basque ou du sud-est de la France.
7. À moins de pouvoir pénétrer dans chacun des immeubles et chacune des maisons et faire du porte à porte, il est compliqué de savoir avec exactitude combien de personnes résident du 1er janvier au 31 décembre en front de mer. Volets fermés ou baissés, habitation secondaire, logement principal ? Un couple de retraités avance une fourchette. Madame et monsieur vivent dans un appartement de 90 mètres carrés (loyer mensuel de 700 €) situé au rez-de-chaussée dans l’immeuble Kennedy (une soixantaine d’appartements). « Certains font de la location saisonnière, d’autres propriétaires viennent passer leurs vacances l’été et d’autres personnes y sont tout le temps comme nous. À mon avis le taux d’occupation à l’année tourne autour de 30 % », estime l’homme. Quid des tarifs pratiqués quand on se porte acquéreur d’un appartement ? Cela dépend évidemment du standing de l’immeuble, de sa situation plus ou moins idéale par rapport à la baie, du logement (rez de chaussée, milieu ou haut de la construction, décoration intérieure, état général), etc. « Tendanciellement on constate cependant que les prix baissent en moyenne en partant de la piscine du Remblai », glisse un agent immobilier, dont l’agence se situe sur la promenade, évoquant « un marché général fluide et une rotation régulière entre les appartements » et, par ricochet, entre les vendeurs et les acheteurs.
8. Comptant plus d’un demisiècle d’existence, la piscine à deux pas de la plage fait aujourd’hui le bonheur des amateurs, nageurs, touristes et gens du cru qui profitent d’un équipement moderne et confortable. Mais ce que l’on sait peut-être moins c’est qu’il ne fallait pas avoir peur de prendre un léger coup de froid en y faisant trempette entre son inauguration et le début des années 1970. La raison : l’eau y est chauffée depuis… 1973. Les plus anciens usagers doivent s’en souvenir.
9. Entre Tanchet et les Atlantes, la mutation du front de mer s’est accélérée il y a des dizaines d’années, post seconde Guerre Mondiale, afin de pouvoir accueillir en masse les locaux et vagues de touristes toujours plus nombreux. Les immeubles se sont multipliés en face de l’océan. On en compte aujourd’hui plus de cent vingt. Combien de maisons et villas parfois encastrées entre deux tours ? Une petite cinquantaine. « Un ratage complet par rapport au bâti historique qu’on trouvait en front de mer. C’est véritablement lors du boum d’après-guerre, dans les années 1970-1980 que ces immeubles ont poussé. À une époque, les municipalités l’encourageaient avec l’exonération de taxes foncières et d’habitation sur vingt ans ! ». Les propos sont signés Geoffroy de Baynast, adjoint en charge de la question de l’urbanisme aux Sables-d’olonne. Si désormais le PLU (Plan Local d’urbanisme) empêche la construction d’immeubles (après la démolition d’une maison), la municipalité surveille également la restauration éventuelles d’illustres villas. Autre levier actionné par les élus : « Faire disparaître les immeubles. Lors de projets de ravalement, comme au-dessus La Comète ou Les Régates, nous collaborons avec les syndics pour faire atténuer les couleurs des façades extérieures, les rendre moins visibles. On étudie aussi la question des gardecorps », précise le représentant de la Ville.
10. Qui dit Remblai, dit plage, dit baignade… Dit maillots de bain. Des boutiques de maillots de bain uniquement, ou des magasins qui vendent aussi des vêtements, il y en a pêle-mêle une bonne quinzaine. Dont une institution, Daisy Love et son slogan « Les plus beaux maillots de l’ouest », la plus ancienne sur la place. Léone Lefèvre, « une passionnée », ouvre 350 jours par an proposant 500 maillots en boutique, du 38 au 58. « Taille, peau, poitrine, fesses, au premier coup d’oeil, je sais quel maillot conviendra à telle ou telle femme. Les maillots que je vends, les autres ne les ont pas. Je ne propose que de la qualité. Et les retouches sont toujours gratuites comme à mes débuts », sourit la patronne, quarante ans de présence ininterrompue, une pure sablaise, fille et petite-fille de marins-pêcheurs. Si « les clients sablais sont arrivés sur le tard », la dame bichonne de longue date ses fidèles amatrices qu’elles fassent le voyage depuis Cholet, Angers, Nantes, La Roche-sur-yon ou Paris et qui pour « certaines viennent hors saison en couple pour s’offrir un week-end maillots de bain ». Heureuse de rendre encore « plus belles les femmes », Léone Lefèvre « en pleine forme » ne travaille pas vraiment, elle « savoure ». Et ne lui parlez pas de retraite. Précision tout sauf anodine : la dame fêtera son soixante-quatorzième anniversaire dans moins d’un mois…
Un passage obligé longeant la grande plage et Tanchet. Le remblai des Sables est connu de tous. Mais tous connaissent-ils certains petits trucs sur la promenade en front de mer ? Voici dix choses, parmi d’autres, à savoir.