Tourisme, la météo n’aide pas aux affaires
Quand la météo va, tout va… Quand les touristes sont là, tout va mieux aussi. Mais quid lorsque la moindre fréquentation de la station se conjugue à un temps bien tristounet ? Quelles répercussions à la terrasse des cafés comme aux tables d’un restaurant ou en vente à emporter ? Quelles conséquences pour les vendeurs de glaces, d’articles de plage, d’accessoires estivaux, de maillots de bain, etc. ? Plusieurs professionnels se penchent sur le mois de juillet écoulé. Premier bilan à mi-saison estivale. En demi-teinte. Plus que mitigé même.
Si la saison s’étire largement entre le 15 juin et le 15 septembre, la période juillet - août, la plus forte en flux de touristes, s’avère davantage cruciale pour les commerçants sablo-chaumois dont une importante partie du résultat financier annuel dépend du chiffre réalisé sur ces deux mois, jurisprudence partagée avec les autres stations balnéaires de taille identique à rayonnement équivalent.
Forte avant-saison
Quel premier bilan ces professionnels de l’été tirent-ils à mi-parcours, mois de juillet marqué par une météo pas vraiment souriante ? Quand il ne fait pas beau, on sort et on dépense moins. « Le mois de juillet ? Moyen, en retrait par rapport à celui de l’an dernier. On voit moins de clients, ces derniers consomment moins. Acheter un hamburger et le couper en deux, ça arrive », pointe le patron de la sandwicherie Chez Seb. Pour celui qui tient commerce dans la rue Travot, plusieurs facteurs peuvent expliquer ce recul comme « la mauvaise météo incitant certains touristes à partir », « des animations pas fofolles le soir sur le Remblai qui n’attirent pas assez de monde » ou « une forte avant-saison avec de gros week-end où les gens ont pas mal dépensé leur argent ».
Un recul de 30 % évoqué
Les différents commerçants, dans plusieurs types d’activités (bar, restaurant, articles de plage, vendeurs de glaces, boutique de maillots de bain, etc.) interrogés ont été unanimes : la fréquentation de la station en juillet a été moins forte que l’affluence constatée l’an dernier, virage amorcé surtout lors de la seconde quinzaine du mois. De quoi de facto grever par ricochet le chiffre d’affaires potentiel. « Oui, moins de monde. La météo aussi joue. On doit afficher un recul d’environ 15 % vis-à-vis de 2016, un mois de juillet très bon. On le sent le soir, c’est triste sur le remblai, on ferme plus tôt. Avant c’était minuit. Là, c’est onze heures », évoque Léone. La responsable de l’enseigne « Les glaces de Léa » en bas de la rue Travot, pour qui « cela fait des années que la fréquentation recule sur le remblai », retrouve un peu le sourire, soulagée « d’avoir eu la chance de connaître une belle avant saison ».
Un commerçant, implanté de longue date en front de mer, lâche un ordre de grandeur sous couvert d’anonymat. « De ce que je sais et ce qui se dit, sur le remblai c’est une chute moyenne de 15 % à 30 %. C’est assez simple à expliquer. Un, moins de vacanciers. Deux, la météo pas bonne. » Une fourchette presque analogue est du reste partagée par un autre responsable d’établissement chiffrant lui la baisse moyenne entre « 10 % et 30 % ».
Les comptes à la fin de la saison
Du côté de la rotonde le Bac à Sables, quatorze ans d’activité, on pointe un « - 20 % » et « un mois de juillet moyen ». Hors de question de se plaindre toutefois pour les patrons, qui chapeautent également le Bikini Beach, car « c’est à la fin de l’été qu’on verra bien ». Et le résultat eût pu être moins flatteur encore si la clientèle de la maison comptait moins de fidèles et habitués des lieux.
Ce recul des touristes, la gérante de l’enseigne HDM, qui vend des maillots de bain, le constate tout autant pointant la même cause météorologique. Là aussi, moins de vacanciers équivaut à moins de clients potentiels. Un vrai manque à gagner pour cette boutique saisonnière. Et quand les moins nombreux clients franchissent le pas-de-porte, ils regardent plus scrupuleusement à la dépense. « Je ne sais pas si c’est un manque d’argent et un lien avec le pouvoir d’achat, mais les gens vont au moins cher. Ils regardent beaucoup plus le prix que la qualité de la marchandise », explique-t-elle. Si le ciel pas folichon de ce début août freine tout optimisme, la patronne « fera les comptes à la fin de la saison » ajoutant que « tout dépendra du mois d’août » et… Oui, du ciel.
Remblai et stationnement
Quelques rayons de soleil chez les commerçants, entre le Remblai, les rues piétonnes et le quai, semblent peu nombreux. Parfois, des éclaircies. Comme aux Régates où le patron, « malgré une affluence plus faible le soir », annonce des chiffres « plutôt en progression ». Chez Macada Plage, boutique ouverte à l’année et qui vient de proposer des soldes, le marché des sandales, sacs et vêtements ne souffre pas trop non plus du temps. « Sur le fond, c’est bon », résume la gérante. Des vêtements, tous temps, voici notamment ce que le client peut trouver à l’everest des Mers. La boutique implantée sur le remblai tourne « qu’il fasse beau ou pas », résume une vendeuse pour qui « ça se passe bien, très bien ».
Bilan global ? À une nette majorité, le mois de juillet aura été pour les commerçants à l’image du temps : mi-figue mi-raisin, en retrait par rapport à l’an passé. La météo comme facteur principal d’explication ? Non. Nombreux, on l’a vu, ont été ces professionnels à déplorer un criant « manque de vie sur le remblai le soir » quand plusieurs ont regretté « l’abus des places payantes de stationnement, le matraquage de PV sans aucune souplesse », pas « engageant à revenir sur place ».
Dix jours après l’arrivée des premiers aoûtiens et alors que le mercure a enfin tendance à remonter, les commerçants abordent la seconde moitié de leur marathon, période charnière avec l’espoir de faire aussi bien ou mieux que l’an dernier à époque identique et, qui sait, rattraper ce retard concédé en juillet.