Départ du commissaire Stéphane Deridder pour Alès
Le « patron » du commissariat sablais, Stéphane Deridder avait pris ses fonctions début septembre 2014. Trois ans ont passé, il va prendre ses nouvelles fonctions de commissaire à Alès dans le Gard.
Une charge sur la plage !
Originaire du nord, de Roubaix, Stéphanne Deridder est un homme de terrain. Il a commencé sa carrière en tant que gardien de la paix à la police parisienne. Les années ont passé et à 52 ans, après diverses mutations, reprise des études et école des commissaires de Saintcyr-au-mont-d’or, il devenait commissaire de police. Son premier poste, le commissariat des Sables-d’olonne en septembre 2014.
Journal des Sables. Que retenez-vous de ces trois années au bord de l’atlantique ?
Stéphane Deridder : J’ai tout de suite été dans le bain avec la gestion du procès Xynthia. Pas au niveau judiciaire mais sur le terrain de la sécurité publique, tant pour les prévenus que pour les parties civiles et les magistrats, avocats, public. Même si je m’en doutais, je ne m’attendais pas à cet effet médiatique. J’ai eu peu de temps pour préparer les équipes avec les personnels actifs renforcés par les réservistes. Nous n’avons noté aucune fausse note.
JDS. Et la gestion des saisons estivales ?
S. D. : La plus marquante et dans le mauvais sens, restera la première quinzaine de juillet 2016 avec la gestion d’un pic de délinquance jamais atteint aux Olonnes. Particulièrement sur la grande plage des Sables. Peu de renforts, les militaires n’étaient pas encore arrivés alors que la montée des violences s’est lourdement fait sentir. Il n’était pas question pour moi de laisser la voie publique aux voyous. Policiers attaqués, caillassés et même les sapeurs-pompiers dans des situations délicates lors de leurs interventions nocturnes. Je rappelle qu’alors nous étions en état d’urgence au niveau national.
C’est pourquoi, une décision rare ici a été prise. Le 15 juillet au matin, avec les équipes d’intervention montantes et descendantes, nous avons opéré une charge sur la plage, avec casques lourds et boucliers. Réaction immédiate, les fauteurs de troubles ont compris qu’il était temps de partir. Le calme est enfin revenu.
Je me dois de signaler que tout au long de ces trois années les rapports, la collaboration avec les trois municipalités, les forces de gendarmerie, les militaires lors de leur présence à plusieurs reprises, les autorités de l’état, la garde urbaine sablaise devenue police municipale les relations ont été parfaites.
JDS. Que dire de l’accidentologie aux Olonnes ?
S. D. : Nous avons eu des périodes calmes mais aussi des drames de la route avec constatations de plusieurs décès sur les trois communes d’intervention. Le souci, vitesse, inattention et alcool au volant. Nous avons régulièrement, un renforcement estival opéré des contrôles d’alcoolémie.
Et à événement exceptionnel, moyens exceptionnels, nous sommes sortis de notre zone d’intervention pour participer en appui à la gestion routière suite au terrible carambolage de la 2x2 voies sur le territoire de Sainte-flaive-des-loups.
JDS. Peut-être des moments agréables tout de même ?
S. D. : Troisième grand événement pendant mon séjour aux Sables, le Vendée Globe, sa gestion avant le départ et aux arrivées. Une grosse logistique sécuritaire, surtout en état d’urgence, mais autour d’un événement festif. Grâce à l’implication de tous les intervenants, aucun incident notable n’a été à déplorer. Une expérience particulièrement enrichissante.
JDS. Et maintenant ? S. D. : C’est à ma demande que je vais prendre dans quelques jours la direction du commissariat d’alès, que je connais, sous-préfecture du Gard de quelque 40 000 habitants, seule commune du département à dépasser une densité de 1 000 habitants au kilomètre carré, avec un commissariat de plus de 100 fonctionnaires. Avec des problématiques autres que celles d’une station balnéaire.
Pour me remplacer, pas un commissaire, mais une jeune commissaire qui quitte son poste de Bobigny en région parisienne pour arriver ici tout début septembre. Et pour avoir rencontré ma remplaçante, je sais que ce commissariat va être dans de très bonnes mains.