Le créateur de lumières a deux ports d’attache
Lorsqu’on lui demande quel est son métier, Philippe Berthomé, répond créateur de lumières, et invariablement il se doit de poursuivre en donnant quelques explications.
Après l’obtention de son bac scientifique, il entre à l’école supérieure d’art dramatique du Théâtre National de Strasbourg où Philippe apprend à apprivoiser la lumière, et il éclaire, en 1994, le spectacle « Vole mon dragon » au festival d’avignon. Cette collaboration se poursuit au Théâtre National de la Colline, avec une pièce de Feydeau, puis une autre de Tchekhov à la cour d’honneur d’avignon. Il éclaire aussi des mises en scène d’opéra, la liste est très longue, il croise des personnalités prestigieuses, et des têtes d’affiches célèbres, en passant du théâtre antique d’athènes, au Théâtre des Champs Elysées, sans omettre le théâtre National de l’odéon.
Il explique : « J’ai quitté le pays des Olonnes, à 20 ans, et découvert la scène et le métier d’éclairagiste. On travaille avec un metteur en scène, un scénographe, le concepteur son et un costumier pour créer des lumières. Il faut fédérer des équipes. Le jour du spectacle on est responsable de l’image qui sera donnée. Je ne pars jamais en tournées, j’assiste à la première et j’ai 3 assistants qui tournent sur les spectacles pour moi. » Parallèlement, le Castelolonnais, resté humble, s’est orienté vers les arts plastiques. Lauréat du programme « Hors les murs » il est allé à la « Scuola del vetro abate Zanetti » de Venise, pendant un trimestre, à la rencontre des souffleurs de verre, pour s’imprégner de leur savoir-faire ancestral, et développer un nouvel axe de recherche sur la lumière avec la lampe électrique au centre de ce travail.
Grâce à la nouvelle technologie LED, un nouveau filament permettra aux ampoules de garder l’éclairage chaleureux des incandescentes, avec peu d’électronique polluante et une consommation faible. Si on lui demande ce qui a motivé sa carrière, il raconte : « Enfant, j’étais fasciné par les cirques Pinder et Bouglione, qui venaient aux Sables-d’olonne, l’été, pour moi c’étaient de grands moments, le montage et démontage des chapiteaux m’intéressaient autant que les performances des trapézistes. » Il soupire, le regard lointain, et avoue : « J’ai eu la chance de faire de belles rencontres et ai pu réussir à vivre de ma passion. Le statut d’intermittent du spectacle est important. En France on a de la main-d’oeuvre de haute qualité, disponible ponctuellement sur les événements. Ce qui fait de notre pays l’un des plus visités par les touristes, attirés par la diversité des festivals et des animations estivales. » Le créateur de lumières revendique ses origines, il a deux ports d’attache, l’un au Château-d’olonne, ou il vient séjourner régulièrement en famille, et l’autre à Paris dans le XVIIE pour son travail.