Escroqueries, diffamation : ces faits qui mènent à la barre
Deux Sablais ont été entendus et condamnés, l’un pour escroqueries sur des matériels vidéo et l’autre diffamation à l’égard du maire de la ville.
Âgé de 28 ans, l’homme à la barre du tribunal des Sablesd’Olonne doit répondre ce 21 mars, de faits d’escroqueries qui lui ont rapporté près de 6 000 euros. De sa résidence au Château- d’Olonne, il a contacté une vingtaine de personnes, proposant des matériels vidéo, principalement des consoles de jeux qu’il disait avoir en stock : des objets rares et chers puisque plus disponibles en magasins pour rupture de stocks.
En moyenne, l’offre était 400 à 500 euros moins chère. Il demandait aux clients intéressés de verser le prix de ces matériels sur divers comptes bancaires. Malheureusement, alors que les sommes étaient versées, les clients n’ont jamais reçu les objets convoités.
Pas difficile pour les enquêteurs de remonter jusqu’à l’escroc : il fournissait sa véritable identité et son vrai numéro de téléphone. Il explique « qu’après un licenciement », il était « tombé en dépression » , qu’il avait « un besoin d’argent immédiat » .
Pas de chance pour lui, le tribunal a appris qu’il avait déjà été condamné pour des faits identiques antérieurs en 2022 par le tribunal correctionnel de Rouen, la ville de son ancienne résidence. Cinquante-cinq personnes avaient alors été impactées. Il avait écopé d’un an de prison avec sursis probatoire pendant deux ans. Plus encore, en 2018, il avait été condamné à une première peine avec sursis pour chantage.
Le ministère public réclame huit mois de prison dont quatre ferme.
Son conseil évoque « un homme, père d’un enfant dont il a la garde exclusive, désespéré, qui n’a trouvé que cette solution pour s’en sortir » , sachant « qu’il allait se faire prendre puisque fournissant aux clients sa carte d’identité et ses réelles coordonnées » . Mais aujourd’hui, « il a retrouvé un travail, un logement, il commence à sortir la tête de l’eau » .
Dans son délibéré le tribunal est allé plus loin que les réquisitions. Le prévenu est condamné à douze mois de prison dont quatre sous sursis probatoire pendant deux ans, avec obligation de soins et d’indemnisation. La partie ferme sera effectuée sous bracelet électronique.
Diffamation
Un maire corrompu ? C’est ce qu’avait affirmé par voie électronique cet homme âgé de 65 ans, habitant Les Sablesd’Olonne depuis plus de 50 ans. Le 15 août 2022, il écrit : « Le maire aime le foot et les enveloppes » . En clair, il dénonce que le maire « accepterait des dessous de table, qu’il serait corrompu en matière de marché relatif à l’urbanisme » , indique le conseil de la commune. Pour l’avocat, c’est un deuxième dossier identique en mois d’un mois.
3 000 euros de préjudice sont réclamés pour le maire et 2 000 euros pour de la commune.
Le conseil du prévenu explique la situation bien particulière de son client. Me Stéphanie Guédo informe : « Ses propos sont incohérents, je ne suis pas certaine qu’il comprenne ce qu’il écrit. Preuve en est ses deux lettres d’excuses qui démontrent que cet homme est psychologiquement malade, que son discernement est atteint. Il a malgré tout compris aujourd’hui son erreur. »
D’un stage de citoyenneté requis, le tribunal condamne l’homme à une amende de 300 euros avec sursis. Il devra toutefois indemniser le maire à hauteur de 200 euros et la commune à hauteur de 100 euros.