Les Sables Vendée Journal

Une motion contre les « zones propices »

Le débat autour des éoliennes en mer se poursuit et c’est au conseil municipal des Sables-d’Olonne qu’il s’est invité lundi 15 avril. Puis lors du conseil communauta­ire de l’agglomérat­ion, jeudi 18 avril.

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Les élus ont été invités à se prononcer sur le vote d’une motion contre la cartograph­ie des « zones propices » au développem­ent de l’éolien en mer révélée par la préfecture maritime le 6 mars 2024.

La motion évoque un « pacte millénaire entre la France et l’Océan » , « torpillé » par ces cartes « diffusées dans la précipitat­ion et dix jours après le grand débat public qui s’est tenu aux Sables-d’Olonne le 26 février » .

En ligne de mire : une nouvelle aire propice pour un parc éolien posé d’ici à 2035, à 15 km des Sables-d’Olonne et de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et à 24 km de Talmont-Saint-Hilaire, « en pleine zone de pêche » .

La motion met en avant l’éolien flottant, technique qui amènerait les éoliennes loin des côtes et qui mériterait d’être un créneau à investir.

« Ce n’est pas qu’une histoire vendéenne! » , a rappelé l’élu d’opposition Bruno Rivalland. Pour Jean- Claude Barreteau, c’est « d’un débat constructi­f et technique dont on a besoin ». Pour Georges Guillard, « l’histoire bégaie. On a passé des décennies à discuter des éoliennes à terre. Va-t-on faire de même avec le maritime ? Peut-on attendre que les écoles d’ingénieur étudient de nouveaux types d’éoliennes ? »

Selon l’élu de la majorité Loïc Péron, « l’éolien posé est une solution du passé. » Comme Yannick Moreau, il met en avant les perspectiv­es prometteus­es de l’éolien flottant. « Mais ce n’est pas vraiment le débat. Il s’agit plutôt de voter sur le principe. Veuton vraiment des éoliennes à 1 5 km des Sablesd’Olonne ? »

La motion a été votée à l’unanimité moins cinq abstention­s dans les rangs de l’opposition et un vote contre.

Le même débat à l’agglo

Et c’est cette même motion qui était présentée aux élus de l’agglomérat­ion des Sablesd’Olonne, jeudi 18 avril.

Absent lors du conseil municipal, Anthony Bourget ( élu d’opposition) a pu exprimer sa réserve quant à cette motion, notamment sur la forme qui prendrait selon lui le pas sur le fond. « Cette assemblée sait que notre territoire est en première ligne sur le défi climatique et la submersion marine. Elle fait le pari du mix-énergétiqu­e et de l’innovation pour relever le défi de la transition écologique. Ces raccourcis politiques ne permettent pas un débat serein sur des questions vitales pour notre territoire et notre pays. » Le président de l’agglomérat­ion lui a rappelé l’importance d’une telle motion : « Il y a une carte avec des zones propices qui ne sont pas encore des projets mais, si elle ne rencontrai­t pas une mobilisati­on ou une réaction de la part des Vendéens, ce deviendrai­t des projets. »

Une solution à 75 km des côtes ?

Yannick Moreau l’affirme : « Il y a tellement d’autres solutions. » Des solutions qu’il avait d’ailleurs eu le loisir de présenter à Hermine Durand, représenta­nte du ministère de

dne l’Énergie, lors d’une réunion de l’Avel (Associatio­n vendéenne des élus du littoral) le même jour à La Tranche-sur-Mer. Parmi elles, le président des Sables agglo a mis en avant le fait que RTE (Réseau de transport d’électricit­é) a affirmé pouvoir raccorder un parc éolien posé jusqu’à 100 m de profondeur. « Et vous savez à quelle distance de la côte vendéenne se situe la ligne bathymétri­que des 100 m de profondeur ? À 75 km ! Ça veut dire que techniquem­ent RTE et les industriel­s de l’éolien français pourraient, s’ils le voulaient, implanter un parc éolien à 75 km. Alors si on peut à 75 km, pourquoi on privilégie­rait un parc à 15 km ? »

Hermine Durand a d’ailleurs précisé aux élus que rien n’est décidé à cette heure. « La décision de la véritable carte des projets de parcs éoliens nouveaux au large des côtes françaises devra intervenir avant le 26 septembre » ,a indiqué Yannick Moreau. C’est pourquoi il insiste : « 2024 est vraiment une année décisive. On n’a pas le temps d’ergoter. On a juste le temps de peser ou pas dans le débat. » S’adressant à Anthony Bourget : « C’est le moment de dire à l’État que nous ne voulons pas d’un parc éolien à 15 km des Sables-d’Olonne. » Ce dernier s’est finalement abstenu, tout comme Elise Brulard.

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