L'Express (France) - Immobilier
NET REBOND DES VENTES
YVELINES
C’est un « ouf » de soulagement chez les professionnels de l’immobilier yvelinois. Il y a encore deux ans, même dans les quartiers les plus chics de Saint- Germain- en-laye et de Versailles, les transactions étaient en berne. Cette année, le redressement du marché est spectaculaire : dans l’ensemble du département, la hausse des ventes dans l’ancien au premier trimestre 2017 par rapport au premier trimestre 2016 était de 50 % pour les appartements anciens et de 39 % pour les maisons. Commentaire enthousiaste de Loris Giordano, de l’agence Davril de Conflans-sainteHonorine : « En 2015, il y avait trois fois plus de vendeurs que d’acheteurs.
LES VOLUMES DE TRANSACTIONS SONT EN HAUSSE DANS L’ENSEMBLE DU DÉPARTEMENT. A SAINT-QUENTIN, VERSAILLES ET SAINT-GERMAIN, LES PRIX SONT EN LÉGÈRE AUGMENTATION. AILLEURS, DE BELLES AFFAIRES SONT ENCORE À SAISIR. MAIS NE TARDEZ PAS TROP…
Aujourd’hui, il y a trois fois plus d’acheteurs que de vendeurs! »
Il faut dire que la conjoncture économique nationale n’a jamais été aussi favorable à l’achat immobilier : « Les rendements locatifs restent élevés, les taux d’intérêt d’emprunt sont toujours aussi bas et les mesures incitatives prises par l’ancien gouvernement Hollande en direction des primo-accédants (prêt à taux zéro) et des investisseurs locatifs (loi de défiscalisation Pinel) ont fini par payer », résume Olivier Lejeune, de l’agence Guy Hoquet GC Immo, à Versailles. C’est une excellente nouvelle pour le département le plus peuplé de la grande couronne (1,4 million d’habitants), l’une des principales locomotives économiques de la région Ile-deFrance, avec des pôles majeurs implantés à Poissy (PSA), VersaillesSatory (Nexter, Renault Trucks Defense) ou dans la communauté d’agglomération de Saint- Quentinen-yvelines (EADS, Matra, Thales, Renault…).
« L’effet prix » a certainement joué un rôle non négligeable dans l’embellie que connaît actuellement le marché yvelinois. En chute légère, mais continue, depuis 2012, les moyennes tarifaires des logements ont atteint des niveaux planchers attractifs. Dans l’ensemble du département, le prix au mètre carré de l’ancien oscille désormais autour de 3700 € pour les appartements. Il ne s’agit évidemment que d’une moyenne. Dans ce département de près de 2300 km2 qui se distingue par l’étendue de ses zones rurales (le tiers du territoire est couvert de forêts et près de la moitié est consacrée à l’agriculture), les tarifs peuvent varier de 1 à 5 ! Sans surprise, c’est à Versailles qu’ils sont les plus élevés, le prix des appartements anciens y culminant à plus de 7000 € le mètre carré. Mais attention ! Même dans les zones fortement urbanisées, il convient de distinguer les secteurs huppés des faubourgs délaissés ou enclavés. A Saint- Germain- en-laye, où la moyenne tarifaire de l’ancien dépasse 6 500 € le mètre carré, un 70-m2 dans un immeuble des années 1970 du quartier Bel-air n’a trouvé preneur qu’à 2500 € le mètre carré.
En règle générale, plus on s’éloigne de la capitale et des stations de train ou de tram, moins le marché est actif : à Mantes, aux portes de la Normandie, dans l’attente du RERE (prévu pour 2024), les biens anciens de moyenne gamme continuent de s’échanger autour de 2500 € le mètre carré . A Poissy, à vingtcinq minutes en train de Paris, la moyenne grimpe à 3000 € le mètre carré. Certaines communes ont bénéficié d’un « effet tram-train ». C’est, par exemple, le cas de Vélizy : « L’arrivée du tramway T6 en 2015 a tout changé : des acquéreurs travaillant à Paris et à Montrouge ont commencé à affluer », se félicite Christophe Bonnin, de l’agence Bien-ensemble.com. Au risque d’une surchauffe tarifaire : près du théâtre de Vélizy, un 58-m2 s’est arraché tout récemment à 4500 € le mètre carré. Un prix impossible il y a encore deux ans. Et si c’était le moment ou jamais de se lancer ?
7 000 € C’est le prix – élevé – du mètre carré des appartements anciens à Versailles.