L'Express (France) - Immobilier
EN ROUTE POUR LES SOMMETS!
ANNECY
Jusqu’où ira l’immobilier annécien ? Après le salutaire retournement du marché en 2016, le rythme des transactions s’est intensifié tout au long du premier semestre 2017. Dans l’ensemble de la communauté d’agglomération d’annecy, les ventes de logements sont en hausse de 20 % sur douze mois glissants : « Je ne vois pas ce qui pourrait freiner le mouvement », commente Me Franck Aymonier, notaire à Annecy (voir l’entretien page cicontre). « D’autant que les taux d’intérêt d’emprunt restent bas », surenchérit Joan Montesinos, de l’agence Damiers Annecy. Lui et ses collègues rendent grâce aux mesures d’incitation à l’achat prises par le gouvernement Valls en direction des primo-accédants (prêt à taux zéro) et des investisseurs locatifs (loi de défiscalisation Pinel) : « Elles ont sérieusement boosté les ventes de logements neufs », se félicite Joan Montesinos. Longtemps assoupi, le marché de la construction explose : « Au sein de l’agglomération, 1000 logements sont créés chaque année et 1350 réservations sont en cours de livraison », se réjouit, pour sa part, Corinne Desmoulins, de la Fnaim.
L’embellie immobilière annécienne doit également beaucoup à la position géographique de la « perle des Alpes » : en bord de lac, à deux pas des stations de ski, proche des bassins d’emplois dynamiques du Genevois et de la vallée de l’arve. Depuis une dizaine d’années, Annecy, qui a fusionné en janvier avec Annecy-leVieux, Cran- Gevrier, Meythet, Pringy et Seynod, gagne environ 3000 habitants par an, 10000 si l’on englobe l’ensemble du département.
Deuxième destination préférée des seniors après la Côte d’azur, la capitale de Haute-savoie attire quantité de frontaliers et d’actifs locaux, parmi lesquels beaucoup de jeunes travaillant dans le parc d’activité des Glaisins, spécialisé dans le sport outdoor. N’oublions pas les milliers de touristes, plaisanciers et fans de montagne qui séjournent à Annecy, été comme hiver. Les investisseurs locatifs ne s’y trompent pas : ils s’arrachent les petites surfaces, notamment celles du centre-ville, au prix fort. Comme ce 17-m2 proche de la vieille-ville, parti à plus de 5100 € le mètre carré.
C’est, du reste, le revers de la médaille : déjà traditionnellement éle-
3900 € C’est le prix moyen du mètre carré de l’ancien dans toute l’agglomération. POUR LA DEUXIÈME ANNÉE CONSÉCUTIVE, LES VOLUMES DE TRANSACTIONS SONT EN AUGMENTATION À ANNECY ET DANS SA CONURBATION. RÉSULTAT : LES TARIFS DE L’ANCIEN SONT DÉJÀ ORIENTÉS À LA HAUSSE. CE QUI PROFITE AU MARCHÉ DU NEUF, DONT LES VENTES EXPLOSENT.
vés, les prix annéciens ont repris le chemin de la hausse. Dans l’ensemble de l’agglomération, la moyenne tarifaire de l’ancien culmine à plus de 3900 € le mètre carré.
Au coeur du nouveau quartier des Trésums, un penthouse de luxe nanti d’une terrasse de 260m2 a ainsi récemment trouvé preneur à plus de 9000 € le mètre carré. « Avec 300000 €, à Annecy, on n’a plus rien… », grommelle un agent immobilier. C’est exagéré, mais « emblématique d’une situation où les ménages disposant d’un budget limité doivent renoncer à prospecter en centre-ville », regrette Me Aymonier. Il faut alors orienter ses recherches au-delà de la rocade nord ou visiter les barres et les tours de Beauregard, Jourdil ou Seynod. En cherchant bien, on peut y acquérir un appartement en bon état pour moins de 3000 € le mètre carré. A moins qu’un investisseur locatif n’ait eu l’idée de surenchérir…
On peut aussi se lancer dans l’achat d’un bien à rénover. Exemple à Cran- Gevrier, où des 65-m2 flambant neufs sont récemment partis à 4100€ le mètre carré alors que, pour 1000 € le mètre carré de moins, des primo-accédants se sont offert un appartement de même surface, à rafraîchir. Il datait, certes, de la fin des années 1950…