L'Express (France) - Immobilier
CIEL DÉGAGÉ
CÔTE D’AZUR
L’IMMOBILIER AZURÉEN A LE VENT EN POUPE. LE MARCHÉ DU NEUF EXPLOSE. DANS L’ANCIEN, LES PETITES ET MOYENNES SURFACES S’ARRACHENT. AU POINT QU’UNE TENSION INFLATIONNISTE SUR LES PRIX POURRAIT SE FAIRE SENTIR.
30 % C’est la hausse des ventes dans le neuf au premier trimestre 2017.
Eternelle Côte d’azur. Rien ne semble pouvoir perturber l’attraction qu’elle exerce auprès des privilégiés de la planète, qu’ils soient français ou étrangers. L’attentat du 14 juillet 2016 sur la promenade des Anglais n’a pas réussi à enrayer durablement l’embellie immobilière azuréenne constatée tout au long du premier semestre de l’an dernier. Certes, l’impact négatif sur les transactions a été réel jusqu’en octobre, surtout à Nice, mais dès la fin de l’année, le marché est reparti. Beaucoup de professionnels, comme Sylvain Boichut, de l’agence John Taylor, à Cannes, ou Gregory d’ascenzio, de l’agence 5 Promenade, à Nice, admettent que « 2017 sera au moins aussi bonne que 2016 ». Explications : la persistance de taux d’intérêt historiquement bas, le rendement faible des placements financiers, une chute des tarifs immobiliers de 10 % en quatre ans… Bref, tout concourt à privilégier l’investissement dans la pierre, que ce soit pour emménager dans son premier logement, percevoir des loyers ou se préparer une retraite au soleil.
S’agissant de la clientèle étrangère, les professionnels déplorent la quasi- disparition des investisseurs cherchant des petits produits (inférieurs à 300000 €), mais saluent le retour en force des gros acheteurs du Moyen- Orient, de Scandinavie et de Suisse qui profitent de leur monnaie forte, et, depuis le Brexit, de Britanniques pressés d’investir sur le continent. « S’ajoutent quelques milliardaires russes, dont la plupart sont déjà des résidents azuréens », indique Patrick Montavon, de l’agence de la Californie, à Cannes. Dans un parc avec vue sur la mer, au coeur du quartier de la Californie, cette superbe villa d’architecte de 380 m2, avec piscine à débordement et maison d’amis vient d’être achetée par un Russe au prix à peine négocié de… 8,9 millions d’euros !
Les acheteurs hexagonaux ne sont pas en reste. On voit de plus en plus d’investisseurs lassés des prix parisiens lorgner la Côte d’azur et miser sur la location saisonnière dopée par le phénomène Airbnb. Quant aux actifs locaux, ils sont décidés comme jamais à profiter des dispositifs favorables à l’acquisition, loi Pinel et prêt à taux zéro en tête. Ainsi, le marché du neuf bénéficie lui aussi de ce dynamisme général. Au premier trimestre 2017, les ventes d’appartements neufs
ont bondi de 30 % sur douze mois glissants (50 % dans la métropole niçoise) ! « Les investisseurs profitent de prix stables (5200 € le mètre carré en moyenne à Nice, 5300 € à Cannes), de taux d’intérêt bas et, surtout, du dispositif Pinel, qui est particulièrement adapté au marché azuréen », analyse Michel Puy, président de la fédération des promoteurs immobiliers des Alpes-maritimes.
Pourtant, si tous les signaux semblent au vert, certains professionnels émettent encore quelques réserves. « Malgré une récente reprise dans le haut de gamme, on reste loin de l’euphorie qui régnait jusqu’en 2011, se prend à regretter Jean- Christophe Hym, de l’agence Europa, à Cannes. A partir de 3 millions d’euros, les clients se font plutôt rares… » Les biens courants de moyenne gamme, eux, commencent à être victimes de leur succès : « Leurs prix ont cessé de baisser », précise Sébastien Butruille, de l’agence Century 21 d’antibes. Lui-même constate une pénurie croissante de produits particulièrement recherchés, « comme les 3-pièces de centre-ville ». Avis aux candidats à l’achat : il est peut- être temps de se lancer avant que les tarifs ne flambent. Et, pourquoi pas, de profiter des opportunités offertes par les nombreux projets d’aménagement niçois ( dont, notamment, la deuxième ligne de tramway), qui devraient valoriser certains secteurs aujourd’hui moins cotés.