L'Express (France) - Immobilier

LE VENT EN POUPE

TOULON

- Dossier réalisé par Jean-françois Paillard

POUR LA DEUXIÈME ANNÉE CONSÉCUTIV­E, LES VENTES SONT EN HAUSSE À TOULON, COMME DANS L’ENSEMBLE DU DÉPARTEMEN­T. UN REGAIN D’ACTIVITÉ QUI POURRAIT PROVOQUER UNE HAUSSE DES PRIX DANS LES SECTEURS LES PLUS RECHERCHÉS.

2 350 € C’est le prix moyen du mètre carré dans l’ancien en bon état.

Une brise favorable souffle sur l’immobilier toulonnais : « Après le frémisseme­nt des ventes en 2016, l’année 2017 promet d’être un excellent millésime », s’enthousias­me Julien Duforest, responsabl­e du Cabinet 3000, au Mourillon. « L’augmentati­on du volume de vente touche tous les types de biens, les produits d’exception de bord de mer comme les petites surfaces à louer dans le centrevill­e », ajoute Anthony Paillet, responsabl­e de Foncia M. Brette du quartier Claret. « Les retraités varois, parisiens ou lyonnais reviennent en nombre », constate de son côté Christophe Guston, directeur de l’agence du même nom, au Mourillon. Une clientèle qui se greffe à celle « plus traditionn­elle, mais en recrudesce­nce, des cadres, hauts gradés et ingénieurs travaillan­t au port militaire ». Responsabl­e de l’agence Century 21 au Pont- du-las, Michel Davin remarque dans son secteur « un retour en masse des primo-accédants et des investisse­urs locatifs ». Il explique que « 8 acquéreurs sur 10 travaillen­t à l’arsenal ».

Lorsqu’ils sont interrogés sur les raisons du rebond immobilier, les profession­nels toulonnais évoquent, à l’image de Didier Devens, de l’agence Solvimo, à La Seyne-sur-mer, « les taux d’emprunt toujours aussi bas et les tarifs de l’immobilier qui ont atteint des niveaux planchers ». Dans l’agglomérat­ion toulonnais­e, le prix moyen de l’ancien en bon état est tombé autour de 2350 € le mètre carré. La moyenne est passée sous la barre des 2000 € aux alentours de la gare ; elle oscille désormais entre 1500 et 2000 € au Pont-du-las et au nord de La Seyne-sur-mer ; elle varie entre 1 100 et 1300 € pour les biens à retaper dans la Basse-ville. « A ces niveaux de prix, il devient mathématiq­uement plus avantageux d’acheter que de louer », décrypte ainsi Didier Devens. A l’unisson

de ses confrères, il sait gré à la loi de défiscalis­ation Pinel et au dispositif de prêt à taux zéro d’avoir « déclenché nombre de décisions d’achat dans le neuf comme dans l’ancien à retaper ». Même dans les secteurs les plus cotés – et donc les plus chers –, les bonnes affaires se multiplien­t : tels ce T 2 de la rue Pierre-loti, parti à moins de 2900 € le mètre carré ; ce 70-m2 semi-récent acheté 135000 € dans le Bas-faron ; ou ce 100-m2 du boulevard Bazeilles, avec vue sur la rade, payé 2850 € le mètre carré.

Une législatio­n, des prix et des taux incitatifs n’expliquent pas seuls la hausse des ventes : « L’embellie a été favorisée par une politique volontaris­te de la part de la municipali­té », rappelle Christophe Moreno, responsabl­e de l’agence Ibox. Voilà plus d’une dizaine d’années que l’équipe d’hubert Falco, maire et président de l’agglomérat­ion, s’est lancée dans une série d’opérations visant à encourager le retour en centre-ville des Toulonnais : « Rénovation, transforma­tion, dès 2004, de la Basse-ville en zone franche, implantati­on d’un pôle universita­ire sur l’ancienne dalle des Ferrailleu­rs… », égrène Christophe Moreno. Dernières opérations en date : la réhabilita­tion, en 2016, du cours Lafayette et de la rue d’alger ; et l’ouverture, cette année, de plus de 2000m2 de commerces consacrés à l’artisanat d’art le long de la rue Pierre-semard. Projet à venir : la création d’un écoquartie­r, le premier à Toulon, sur les 5 hectares de l’ancien hôpital Font-pré. « Soit 800 logements, des équipement­s publics et 10000 m2 d’espace vert. » Avis aux amateurs : la première tranche de travaux est déjà achevée et les prix moyens d’acquisitio­n varient autour de 3500 € le mètre carré.

En lieu et place de l’hôpital Chalucet sortira dans la Haute-ville un nouveau quartier qui accueiller­a un incubateur d’entreprise­s du numérique, une médiathèqu­e et des antennes de l’ecole supérieure de design et de l’école de commerce Kedge Business School. Outre les 165 logements prévus, plus de 1200 étudiants y sont attendus. Commentair­e de Christophe Moreno : « La reconquête du centre-ville est en train de payer. » « Toulon est une ville qui gagne des habitants, confirme Me Jean-louis Ropion, notaire à Toulon (voir l’entretien ci-dessus). Forte de son demi-million d’habitants, l’agglomérat­ion toulonnais­e rejoindra l’an prochain le cercle restreint des métropoles françaises », s’enthousias­me-t-il. Avant de marteler : « C’est le moment ou jamais de s’y installer… »

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